De la création d'un corps d'inspecteurs...

        Héritière des philosophes, la Révolution Française jeta les bases d’une institution scolaire que la République s’efforça d’organiser. Ainsi, dès 1798, le Directoire nomma-t-il des "surveillants d’école", fonctionnaires publics. A sa suite, le Consulat, pouvoir centralisateur, confia l’inspection des écoles aux Sous-Préfets, à charge pour eux d’en rendre compte mensuellement aux Préfets.
        C’est l’ordonnance royale de 1835 qui décide de la création de l’emploi "d’Inspecteur Spécial de l’Enseignement Primaire". Celui-ci, nommé par le Ministre de l’Instruction Publique, dépend du Recteur et du Préfet. A raison d’un poste par département, la compétence de l’Inspecteur spécial s’étend sur les établissements d’instruction primaire - y compris les salles d’asile, ancêtres des écoles maternelles - et sur les classes d’adultes du département.
        Un arrêté de 1837, crée trois postes d’inspecteurs primaires pour le département de la Seine, après qu’ait été créé un corps auxiliaire de sous-inspecteurs - aides de l’Inspecteur Spécial - dans les arrondissements de Sous-Préfectures.
        Il faut voir dans ce traitement particulier de la Seine la source de revendications internes qui ne seront satisfaites qu’après la seconde Guerre mondiale.
        En 1850, chaque département est érigé en académie administrée par un Recteur qui sera, en 1854, remplacé par un Inspecteur d’académie. Sous sa tutelle immédiate, au nombre d’un par arrondissement, sont placés les Inspecteurs de l’Enseignement Primaire, corps unique résultant de la fusion de ceux des inspecteurs et des sous-inspecteurs. L’inspection échappe alors totalement et définitivement à l’autorité préfectorale. Avec quelques modifications, se trouve ainsi préfigurée la structure hiérarchique encore en vigueur dans l’Education nationale.
        Dès 1857, une circulaire donne aux inspecteurs dont la fonction était, jusqu’alors, limitée aux seules tâches administratives, une ouverture pédagogique combinant ainsi les deux missions qui ont donné au corps sa dimension incontestable.
        Alors que s’ouvrent les Ecoles Normales d’Institutrices, la fonction d’inspection est ouverte aux femmes, en 1882, et, en 1886, la loi distingue deux catégories d’inspecteurs, ceux et celles qui ont en charge l’enseignement primaire et celles - car la fonction est exclusivement féminine - qui sont chargées des écoles maternelles, distinction que confirme la différenciation des concours de recrutement.
        Le statut des inspecteurs est ainsi fixé pour un siècle, jusqu’au décret de 1972 qui adaptera leur rôle et officialisera l’inspection départementale de l’Education Nationale.


... A la création du syndicat des inspecteurs

        Le sentiment d’appartenance à un même corps professionnel conduit inéluctablement à la constitution de groupements d’intérêts. Les Inspecteurs de l’Enseignement Primaire (I.E.P.) ne pouvaient se soustraire à cette loi, au moins sous une forme amicaliste, avant que de créer leur syndicat.

        Les archives préfectorales nous apprennent, en effet, que le 19 mai 1929 fut créé le Syndicat des Inspecteurs de l’Enseignement Primaire de France et des Colonies "par transformation en syndicat de l’association des inspecteurs de l’Enseignement primaire qui fonctionnait depuis de nombreuses années, conformément à la loi du 1er juillet 1901".

        Administré par un conseil de neuf membres élus en assemblée générale, et sous la direction d’un secrétaire général, ce syndicat, affilié à la Fédération générale de l’Enseignement, comptait 295 membres, inspecteurs et inspectrices. Son siège était 3, rue Récamier, "dans les bureaux de la Ligue Française de l’Enseignement".

        Le 27 décembre 1938, l’organisation prononça sa dissolution, fusionnant, pour réaliser l’unité corporative, avec une "Association amicale des inspecteurs primaires anciens professeurs". Ainsi naquit le "Syndicat des Inspecteurs et Inspectrices de l’Enseignement primaire et maternel de France et des Colonies" qui tint, le 3 avril 1939 sa première assemblée générale. Il était alors fort de 522 adhérents : 479 hommes et 43 femmes.

        Hormis les engagements personnels dans la Résistance, la guerre coïncida, apparemment, avec le sommeil du syndicat jusqu’en 1945. Mais, sous le même intitulé, son activité reprit après la guerre et, dès l’assemblée générale d’avril 1946, une modification des statuts précisa l'organisation :
           - un bureau syndical de douze membres,
           - le Conseil syndical 
           - et des instances régionales et départementales.

     En 1947, nouvelle dénomination, pour devenir "Syndicat national des Inspecteurs et inspectrices de l’Enseignement primaire et des Ecoles maternelles", dont les adhérents par référendum, se prononcèrent, en 1948, pour l’adhésion à la Fédération de l’Education Nationale, autonome.

        Dès 1965, on employait au Ministère le terme d’inspection départementale et les IEP revendiquèrent, compte tenu de l’élargissement des tâches qui leur étaient confiées, le titre d’Inspecteurs départementaux de l’Education nationale. C’est en 1968 que, pour la première fois, cette appellation fut utilisée par le Ministre Edgar Faure.Aussi, à la suite du Congrès national et par décision du 28 mars 1969, fut constitué "entre les Inspecteurs et les Inspectrices de l’Education Nationale, un syndicat dit Syndicat National des Inspecteurs et des Inspectrices départementaux de l’Education Nationale (SNIDEN)" dont le siège était initialement fixé à Paris, 10 rue de Solférino, au siège de la F.E.N.
     Pour des raisons de commodité matérielle, l’organisation s’installa ensuite dans ses propres locaux, 21 rue Lalande, à PARIS - XIVème".

    A la suite du Congrès de Strasbourg (1993), et en conséquence des modifications que le nouveau statut des inspecteurs de l’Education nationale en cours de discussion allait apporter, l’organisation ayant désormais vocation à accueillir "tous les inspecteurs exerçant leurs fonctions dans le cadre du ministère de l’Education nationale" décida, avec le SNIET et le SNIIO, de constituer, à compter du 9 septembre 1993, un syndicat unique dénommé : "Syndicat des Inspecteurs de l’Education Nationale" (SI.EN.-FEN), ouvert aux IPR-IA.

        Cette dénomination a été modifiée en Congrès, à Créteil, le 4 avril 1997, pour retenir le titre actuel de " SYNDICAT DE L’INSPECTION DE L’EDUCATION NATIONALE " (SI.EN-FEN).Les statuts du SIEN.FEN, qu’accompagne un règlement intérieur, précisent son implantation (23, rue Lalande, à PARIS XIVème) et ses objectifs :
     - Promotion d’un service public de l’Education nationale humaniste, laïque et démocratique.
     - Promotion du métier d’Inspecteur dans sa diversité et défense des intérêts professionnels, collectifs et individuels de ses membres.
     - Etude des questions relatives à l’éducation, à l’enseignement, à l’orientation, à la formation et à l’insertion.
Les statuts arrêtent également la composition du Bureau national dans lequel chaque secteur d’activité est représenté ainsi que le fonctionnement syndical, national et local.

        Longtemps syndicat unique des IEP puis des IDEN, la nouvelle organisation SI.EN-FEN est toujours largement représentative des inspecteurs. Aux élections professionnelles de décembre 1997, avec 65,88% des suffrages exprimés, ce syndicat a obtenu quatre sièges de titulaires sur cinq à la Commission Administrative Paritaire (CAPN). Dans les élections pour les Commissions Administratives Paritaires académiques (CAPA), il a recueilli 74,04 % des suffrages et obtenu 80% des sièges à pourvoir sur l’ensemble du territoire national.

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