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1975 – Supplément au Bulletin n°118 du SNIDEN

Historiquement et dans son rôle pédagogique, tout d’abord

        Depuis ses origines, le SNIDEN a défendu la continuité pédagogique entre les différents niveaux du système éducatif, et, en particulier, de "l’école maternelle jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire", afin d’éviter aux élèves un changement trop brutal lors du passage d’un niveau à l’autre, tout en maintenant à chaque niveau sa spécificité.

        Mais, dans les années 70, et après l’instauration du CAPCEG, une spécificité de nature disciplinaire, est apparue au collège.

        Les instances du SNIDEN ont alors conçu une inspection à deux niveaux, chaque circonscription d’IDEN comportant une unité territoriale de base au niveau de l’école élémentaire, incluse dans un secteur plus vaste correspondant à une compétence de spécialité : écoles maternelles, ou spécialisation de CAPCEG, ou enseignements d’adaptation, ou responsabilité départementale (adjoint à l’IA par exemple), ou encore service à l’EN comme inspecteur-professeur...etc.

        La création de 310 postes d’IPR en 1977 consacra l’incorporation du collège au sein du second degré traditionnel, l’inspection par les IDEN à ce niveau se trouvant en grand danger de disparaître.

        Ce choix politique dénaturait la perspective de l’inspection à deux niveaux, au bénéfice d’une instauration, contre le vœu du SNIDEN, des "circonscriptions mixtes" regroupant, sur un même territoire, écoles élémentaires et écoles maternelles.

        La réaction syndicale fut vive, justifiée par le fait qu’ayant nié, dans le premier cycle, la compétence pourtant reconnue à des inspecteurs, titulaires d’un CAIP avec option, on déclarait ceux-ci, en l’absence de toute formation complémentaire, aptes à inspecter des maîtres à un niveau qui leur était inconnu.

        Pour le SNIDEN, en effet, la revendication du corps unique de l’inspection n’a jamais coïncidé avec l’affirmation qu’un inspecteur pouvait traiter de n’importe quel contenu, qu’il soit disciplinaire ou pédagogique. Seules, des équipes dont les éléments ont des compétences réelles et complémentaires pourraient y parvenir.

        On retrouve là les principes avancés dans les thèses syndicales sur la formation, et sur l’action, différenciée mais conjuguée, des formateurs au niveau départemental, et des animateurs au sein de la circonscription.

L’IDEN, dans son rôle d’administration et de gestion

        Dans un autre domaine d’action et sur un champ largement ouvert, l’inspecteur a toujours exercé des compétences administratives multiples à l’intérieur de sa circonscription, de plein droit ou par délégation explicite ou implicite de l’inspecteur d’académie.

        Et chaque fois qu’une tâche nouvelle surgit, dès qu’il est nécessaire de décentraliser, on fait appel à l’IDEN. Le syndicat a souvent protesté contre cette accumulation des tâches. Il n’a cependant jamais prêté la main à ceux qui voulaient que les inspecteurs abandonnent leur responsabilité territoriale en échange de missions imprécises et révocables. Pourtant les tentations ont été nombreuses, de 1970 à 1980, depuis celles des responsables ministériels qui voulaient placer les IDEN sur "emploi fonctionnel" bout5, moyennant une prime indiciaire à la docilité, ou supprimer sans contrepartie le concours de recrutement au profit du choix sur "liste d’aptitude"..., jusqu’à l’époque où a été proposée une promotion comme "IPR de l’élémentaire", sans circonscription, mais avec droit de regard sur l’action des collègues...

        Au prix d’un certain inconfort, les inspecteurs ont toujours su, à une très forte majorité, réagir contre ces propositions d’abandon, conscients de ce que l’indispensable responsabilité territoriale les préservait de l’exercice d’une simple fonction d’exécution sans pouvoir réel sur le fonctionnement du système éducatif.

Pour une définition des rôles de l’inspection 

     Dans le contexte où s’exerce la fonction d’IDEN, chacun ne perçoit de cette fonction que l’aspect qui l’intéresse ou le concerne.
    Pour certains, l’IDEN n’est que le contrôleur des effectifs et le notateur que l’on récuse, ou que l’on encourage. Pour d’autres, il se doit d’être intégralement disponible pour la formation initiale ou pour le perfectionnement des maîtres en exercice… ou pour d’autres tâches encore… Perçue alors comme devant s’appliquer en priorité à telle ou telle de ces tâches selon l’interlocuteur ou l’intérêt du moment, la fonction n’est jamais considérée dans sa totalité. Et l’IDEN se doit de cumuler les disponibilités en faveur d’interventions qui, pour connexes qu’elles soient, n’en sont pas moins à la fois distinctes, simultanées et prioritaires, ce qui le voue à n’être jamais présent dans un endroit sans se voir reprocher d’être absent dans un autre.

Michel MOISAN - Extrait de l’éditorial du Bulletin de mai-juin 1980


        En 1981, le changement politique consécutif à l’élection présidentielle a placé les IDEN devant une situation nouvelle dans laquelle le syndicat, sans attendre, a pu faire état de ses thèses, chaque fois que la concurrence intersyndicale le permettait.
        Car rien ne fut facile, d’autant que dans l’année scolaire 1981-82 certains mouvements politiquement marqués à l’extrême-gauche engagèrent une campagne de contestation de l’inspection, allant jusqu’à demander sa suppression. Cette campagne aurait pu rester anecdotique si les contestataires n’avaient été relayés, en haut lieu, dans certains milieux proches du nouveau pouvoir, et par une certaine presse.
        Il a donc fallu défendre les collègues qui étaient l’objet de démarches de rejet, voire de séquestration. Dans le même temps, les IPR étaient tout aussi contestés. Leur association autonome, l’ANIPR s’est alors rapproché du SNIDEN.

        L’expérience ayant montré qu’il valait mieux se présenter à la table des négociations munis d’un projet structuré plutôt que d’attendre les propositions des interlocuteurs, qu’ils soient ministériels ou syndicaux, le SNIDEN a décidé de reformuler ses thèses sur l’inspection et sur le fonctionnement du système éducatif. C’est donc sur des textes mis en forme que les inspecteurs, sur le terrain, et les représentants nationaux du syndicat ont pu prendre appui.

        Sur un principe, tout d’abord : les corps d’inspection sont appelés à participer de par leur fonction à la formation, à l’animation et à l’administration de l’école, du collège et du lycée, ainsi qu’à l’évaluation du système éducatif.
        Puis sur une définition des responsabilités : ils exercent ainsi, collégialementdes responsabilités pédagogiques dans les domaines de l’animation et de la formation, responsabilités qu’ils doivent adapter aux objectifs éducatifs par un aménagement, après leurs visites ponctuelles, de temps de concertation et d’échanges au bénéfice de l’équipe des enseignants concernés.
        Parallèlement, ils ont des responsabilités administratives et, sous l’autorité de l’inspecteur d’académie, l’inspection départementale qui n’est encore qu’une instance administrative de fait doit se voir reconnue, dans la limite de ses compétences, comme une instance territoriale de droit. Restant entendu que l’administration, conçue comme un moyen de parvenir à la réalisation des projets, ne saurait être totalement dissociée de la pédagogie.

        Par ailleurs, les nombreux échanges qui, dans le début des années 80 ont nourri la réflexion sur l’évaluation - à tous les niveaux - ont conduit les responsables du SNIDEN à préciser le concept d’ "inspection-animation-formation" fondé sur une analyse des besoins qu’on s’efforcera de satisfaire. Dans ce contexte, l’inspection individuelle, maintenue, conserve toute sa valeur en tant que révélateur et moment essentiel de la formation.

        En 1983-84, la bataille était gagnée mais, parmi nos interlocuteurs, nombreux sont ceux qui ont bien voulu reconnaître que l’inspection était maintenue.. sans doute grâce à notre action.

        A partir de 1988 et en conformité avec le statut de la fonction publique, le recrutement des IDEN, pour 10% des nominations, se fait par liste d’aptitude tandis que le concours, maintenu, se réduit, à partir de 1990, à l’examen d’un dossier de candidature après entretien devant une commission. Plus d’épreuves écrites, ni d’exigence de certification. Les candidats retenus suivent deux années de formation : l’une au Centre, désormais installé boulevard Bessières à Paris, l’autre sous la forme d’un stage en responsabilité. Ils sont titularisés au vu des rapports rédigés par le Directeur du Centre de formation et par le Recteur de l’Académie où le stage a été effectué.

Et vers la création d’un corps unique de l’inspection

        Il était impossible de créer le corps unique de l’inspection sans procéder par étapes, la première d’entre elles devant prendre la forme d’une unification syndicale, fondée sur une réelle communauté d’intérêts entre les catégories d’inspecteurs les plus proches, afin de créer une dynamique susceptible de peser sur les décisions de l’autorité ministérielle.

        La négociation, avec le Ministère, du statut des Inspecteurs de l’Education nationale - nouvelle dénomination des trois corps réunis - son adoption par les syndicats concernés, les négociations intersyndicales en vue d’harmoniser les plates-formes revendicatives pour permettre l’amorce du passage de l’ensemble des IEN sur le déroulement indiciaire de la carrière d’IPR-IA ont été longues, d’autant que, durant cette période, les difficultés nées de la scission de la FEN ont mobilisé l’attention des responsables et absorbé un temps précieux.

        Mais au Congrès de Strasbourg, le regroupement des trois organisations dans un syndicat unique était acquis, ainsi que le projet de son extension aux autres catégories d’inspecteurs de l’Education nationale.

        Une première approche de "l’inspection de demain" s’inscrivant dans l’évolution des structures était d’ores et déjà amorcée.

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