solidaires

Depuis plusieurs semaines, dans toutes les académies et sous des formes variées, les inspectrices et les inspecteurs ont massivement décidé de faire entendre leur mal-être et de défendre leurs légitimes aspirations à une meilleure reconnaissance de leur investissement professionnel et de leurs compétences.

 Une préoccupation majeure des IEN : faire prendre conscience de leur sentiment de maltraitance

Toutes les actions mises en place ne visent pas, tant s’en faut, à déstabiliser le système, mais à faire entendre à notre hiérarchie le décalage évident entre, d’une part les discours qui encensent notre dévouement et nos capacités à accompagner les réformes et, d’autre part nos rémunérations et conditions de travail qui se dégradent en permanence.

L’action a été très largement suivie, sous des formes plus ou moins visibles dans chaque académie, mais on peut clairement affirmer que toutes ont mené ce travail de sensibilisation et d’affirmation du « ras-le-bol » généralisé chez les inspectrices et les inspecteurs. De déclarations en CAPA ou dans le cadre de délégation auprès des recteurs, de refus de participer à des séminaires divers et variés ou à des réunions institutionnelles comme les conseils d’inspecteurs ou les commissions paritaires, toutes ces actions ont conduit notre hiérarchie à faire part de la détermination dont nous faisons preuve.

Un tableau permettant à ceux qui le souhaitent de se faire une idée plus précise de l’engagement des actions dans les différentes académies va être envoyé aux responsables académiques qui le mettront à disposition des syndiqués.

Parallèlement à ce mouvement, le Bureau national a travaillé en direction du ministère pour marteler le même message et faire entendre qu’il y avait urgence à prendre des engagements clairs qui répondent à nos revendications. Nous avons surtout affirmé à plusieurs reprises que les inspectrices et les inspecteurs ne pouvaient plus accepter d’être payés de mots.

Deux étapes importantes ont marqué ce parcours :
• l’ouverture anticipée d’un agenda social, dont nous avons déploré que les conclusions de la réunion initiale ne soient pas plus ambitieuses et les perspectives de débouchés plus rapides. Cette réunion a aussi été émaillée d’observations malheureuses de la part de notre hiérarchie, ce que nous avons immédiatement dénoncé. Nos interlocuteurs ont accepté de s’excuser et ont regretté de mauvaises interprétations de leurs propos, tout en reconnaissant que ces derniers n’avaient pas dû être assez explicites. Ils se sont aussi engagés à accélérer les échanges autant qu’il serait possible de le faire. Dont acte.
• Une rencontre avec le directeur de cabinet du ministre au cours de laquelle des pistes ont été tracées, mais sans que nous atteignions encore le niveau d’engagement ferme et clair dont nous avons besoin pour nous engager sereinement dans la logique de dialogue social caractéristique de nos démarches de syndicat réformiste.

Depuis quelques jours, les événements semblent s’accélérer. Sur le terrain, les IEN multiplient les opérations de blocage et envisagent les suites à donner à l’action. Il est évident pour nous tous que, sous des formes qui restent à déterminer, mais qui seront sans faiblesse, l’action de terrain continuera jusqu’à ce que nous obtenions de la part du ministre les engagements attendus. Nous avons prévenu le ministère que nous réclamions des mesures significatives et, si certaines nécessitent un temps de mise en œuvre, un calendrier assez précis de cette dernière. Nous avons aussi indiqué que ce n’est que lorsque le national aurait en main des éléments présentables qu’il interrogerait les académies pour savoir si les inspectrices et les inspecteurs adhérents du SI.EN UNSA le mandatent pour ouvrir des discussions dans un climat apaisé, ou si ils et elles estiment que le compte n’y est pas et que l’action doit se poursuivre.

Le 18 décembre, dans le cadre d’une réunion des DASEN au ministère, certains ont évoqué leur difficulté à tenir les conseils d’IEN. Le directeur de cabinet s’est « étonné » de cette situation, alors que notre syndicat aurait obtenu la garantie de la mise en œuvre des mesures que nous réclamions… Nous n’avons à ce jour rien de plus et rien de moins que ce qui avait été présenté dans le compte-rendu de la rencontre que nous avions eue avec lui. Il a fallu attendre ce soir pour que nous recevions enfin ce fameux courrier du ministre ! C’est bien évidemment une base sur laquelle nous pourrons consulter nos adhérents sur les suites à donner à notre mouvement. Le Bureau national proposera dès demain une analyse de ce courrier, pour préciser très clairement ce qui n’apparaît bien souvent qu’en filigrane.

Plus regrettable, au cours de cette même réunion le directeur de cabinet a rappelé que les convocations aux conseils d’inspecteurs créaient une obligation pour les IEN à y participer, sauf raison de force majeure et que le ministère soutiendrait les DASEN qui s’engageraient dans des actions fermes pour que les IEN reviennent dans ces conseils. Ce positionnement menaçant à l’égard des cadres que nous sommes est totalement inacceptable qui nous a conduit à une déclaration en CTM que le directeur de cabinet a jugé « extrêmement violente » à l’égard des membres du cabinet. Elle l’était ! Mais pas plus violente que les menaces de retrait d’un trentième de salaire que certains DASEN ont commencé à évoquer pour contraindre les « récalcitrants »… Au-delà du caractère réglementaire qui serait plus que problématique (on imagine sans peine le nombre de recours à déposer en TA, à l’issue des recours gracieux qui seraient immédiatement déposés…), il y a l’aspect RH d’une telle situation : imaginerait-on pénaliser pour quelques heures d’absence des personnels qui s’investissent très au-delà de ce qui devrait constituer le nombre d’heures annuelles de service ?

Il faut enfin préciser que c’est bien la mobilisation des académies qui a ouvert les yeux du ministère sur l’urgence de la situation. C’est aussi la force de cette mobilisation, combinée au résultat massif des élections professionnelles, qui donnera du poids à la parole du SI. EN UNSA dans le dialogue qui est susceptible de s’ouvrir.

Même si nous entrons en période de fêtes de fin d’année et de vacances bien méritées pour chacun d’entre nous, nous appelons tous nos adhérents à se montrer attentifs aux messages qui vont être diffusés par les responsables académiques dans les jours qui viennent. Nous pouvons d’ores et déjà annoncer que les décisions qui seront prises résulteront d’une vaste consultation de tous les adhérents qui auront à s’exprimer sur la stratégie syndicale à la rentrée de janvier ; les responsables académiques vous transmettront des indications sur la procédure à suivre dans les jours qui viennent.

Excellentes fêtes à tous et encore un grand merci à tous ceux qui ont choisi de faire confiance au syndicat en s’engageant dans des actions fortes qui ne nous réjouissent pas, mais sont parfois incontournables…