En amont de la mise en place du RIFSEEP, nous avions posé quelques précautions pour que chacun prenne clairement conscience de ce qu’il gagnerait, mais aussi des limites de ce gain.
CIA pour les inspecteurs en 2023, entre déception et confusion…
Lors de la répartition des inspecteurs en place en trois groupes et de son impact sur l’IFSE, nous avons fait tout notre possible et avons obtenu un certain nombre de garanties, comme l’équilibre entre la situation des IEN et celle des IA-IPR, mais aussi un renforcement des classements dans les deux groupes les plus élevés, mesure encore en cours de réalisation dans un certain nombre d’académies.
Nous avions aussi signalé qu’il n’y aurait pas de CIA la première année et que cette prime serait versée en une seule fois en décembre 2023. Nous avons insisté sur le fait que ce CIA devait être budgété et qu’il ne fallait pas s’attendre à des sommes exorbitantes. A titre d’estimation, le montant de CIA versé à des cadres ayant des régimes indiciaires proches des nôtres dans d’autres administrations appliquant le RIFSEEP se situe généralement entre 800 € et 1200 € par an. Ultime (et désagréable) indication : il n’est nullement prévu que tout IEN perçoive un CIA.
Pour 2023, nous avons réclamé et obtenu que tous les IEN perçoivent le même montant de CIA puisque des formes objectives d’évaluation n’ont pas pu être déployées. Inévitablement, ce service d’un CIA généralisé a pour conséquence une baisse du montant susceptible d’être versé à chacun, puisque le budget initial est fixé. Au terme de cette démarche, chaque IEN ou IA-IPR, 1er ou second degré percevra le même CIA cette année et son montant sera d’environ 500 €. Il est légitime de considérer cette somme comme insuffisante, mais sûrement pas de la mépriser, ne serait-ce que par respect pour une grande part de la population pour qui ce montant représente beaucoup.
Certains se plaisent à laisser entendre que le CIA des IEN du 1er degré serait de 1500 € alors qu’il ne serait que de 500 € pour les inspecteurs du second degré (IEN ET-EG-IO et IA-IPR). C’est totalement faux. En revanche la ligne correspondant au CIA dans le bulletin de paye servira de support pour verser en supplément aux IEN du 1er degré chargés d’une circonscription la prime de 1000 € pour la gestion des PACTE que nous avons obtenue pour eux, à l’instar de ce qui sera versé aux chefs d’établissements. Nous avions aussi apporté cette information en fin d’année scolaire 2022-2023. Depuis nous n’avons pas cessé de réclamer que cette prime spécifique soit aussi servie aux autres collègues, de même que nos camarades du SNIA-IPR l’ont fait de leur côté. A ce jour, nous n’avons pas encore obtenu satisfaction, mais nous continuerons à nous mobiliser.
Nous avons tous entendu la réponse du ministre quand notre représentant l’a interrogé sur ses intentions par rapport au corps unique dans le cadre de la première visioconférence qu’il a tenu avec les inspecteurs du 1er degré. Si cette réalisation ne figure pas dans sa feuille de route, il a assuré qu’il était prêt à discuter d’avancées catégorielles auxquelles nous sommes attachés. Il faut évoquer, évidemment, ce qu’il nous reste à obtenir pour assurer un alignement financier parfait de nos carrières avec celles des IA-IPR, soit la réduction de la durée d’échelon en fin de classe normale et la linéarisation de la HE Bbis en lieu et place du régime contingenté que nous connaissons. Nous réclamons surtout une remise à plat radicale des grilles indiciaires des inspecteurs, ce qui dépasse largement l’attribution d’une HE C dont nous savons parfaitement qu’elle n’apportera pas grand-chose à bon nombre de collègues, ce qui conduirait rapidement à une nouvelle insatisfaction. Cette perspective ambitieuse que nous défendons doit aussi permettre de régler le problème des blocages de carrières et des reclassements frustrants qui conduisent des candidats à renoncer au bénéfice du concours.
C’est avec ténacité et réalisme, dans la dynamique réformiste qui est celle de sa fédération que le SI.EN UNSA inscrira son action. Les avancées que nous avons obtenues au fil du temps, grâce au soutien indéfectible de nos adhérents et de ceux qui se reconnaissent massivement dans notre action et la soutienne implicitement dans le cadre des élections professionnelles, méritent d’être soulignées, mais elles ne nous ont jamais totalement satisfait et nous continuons à réclamer plus et mieux pour les inspectrices et les inspecteurs. Nous poursuivrons notre combat. D’autres préféreront sans doute des rodomontades, c’est leur choix et nous ne le contesterons pas. Au fait, connaissez-vous la complainte du Duc de Savoye ?... Écoutez-la, cela vous rappellera sûrement quelque chose ou quelqu'un…