Au cours d'un CSE particulièrement tendu, les organisations syndicales ont tiré un bilan critique de l'action du ministère.
Cette séance a été ouverte par une longue série de déclarations préalables dont celle du SI.EN-UNSA ; dans la logique de ces déclarations et des positions prises par les uns et les autres contre le nouveau dispositif de formation des enseignants, les membres du CSE se sont prononcés unanimement contre les propositions du projet d'arrêté relatif à la formation des maîtres.
Déclaration du SI.EN :
Je suis pris d'un doute : parlons-nous de la même école, des mêmes élèves et des mêmes enseignants ?
Je vous assure que, comme tout inspecteur, j'aimerais visiter la vôtre, celle où tout va bien, celles où des stagiaires heureux et auto-compétents font réussir de manière toujours plus satisfaisante des élèves épanouis, de la maternelle à l'Université... C'est évidemment bien mieux que le socle commun, ce qui explique sans doute que vous en parliez si peu dans votre projet d'arrêté relatif à la formation des enseignants, mise à part l'incantation initiale.
C'est sans doute la vision de l'Ecole second life. Hélas, dans le réel les choses sont bien différentes... Les stagiaires épuisés qui ne parviennent pas à donner du sens à leur métier sont monnaie courante, les équipes pédagogiques découragées par les retraits massifs des moyens se rencontrent un peu partout, les formateurs démobilisés par l'évident mépris à l'égard de compétences reconnues et patiemment construites sont la réalité quotidienne, les élèves en difficulté qui restent sur le bord du chemin faute de personnels en capacité de les aider réellement sont beaucoup trop nombreux. Rien de ce triste tableau ne transparaît dans vos propos lénifiants. Votre projet de circulaire fait irrésistiblement penser aux propos du capitaine du Titanic alors qu'il sombrait. Rien de bien grave en somme...
Je reconnais volontiers que ces propos puissent paraître désagréables à des oreilles persuadées que le rôle des personnels d'encadrement se borne à chanter les louanges du ministre et de ses épigones académiques. Pourquoi vous reprocher cette passion pour les jeux virtuels ? Après tout, vous avez réussi à construire un modèle qui vous fait rêver. Y'a pas d'mal à s'affaire du bien !
Pourtant si, un reproche de taille peut vous être fait : en quelques années d'une politique d'austérité financière et pédagogique, vous avez réussi à faire détester et craindre deux mots qui sont pourtant indissociables de l'Ecole que nous défendons, le premier renvoyant aux nécessaires évolutions des structures et des modalités d'enseignement pour s'adapter aux mutations sociales, le second marquant le rôle de l'élève dans la construction de ses savoirs. J'ai cité : réforme et évaluation.