Les propos conclusifs de la ministre de l’Education nationale lors de la conférence sur la réforme du collège ont été bien perçus par les inspecteurs de l’Education nationale.
Nous avons vu, sans grande surprise, que nos camarades du SNIA-IPR UNSA ne partageaient pas notre satisfaction… Nous comprenons, certes, la déception que peuvent éprouver des représentants syndicaux qui n’obtiennent pas un avantage espéré, mais nous regrettons les vaines comparaisons auxquelles nous nous sommes toujours refusés. Quand un syndicat « ami » obtient des avancées pour ses mandants, nous nous réjouissons pour lui et pensons que cela nous donne plus de forces et d’arguments pour progresser à notre tour. Nous nous interdisons systématiquement les propos amers qui deviennent vite regrettables pour d’autres organisations syndicales, surtout quand ces dernières sont dans notre fédération, l’UNSA Education ! Nous ne polémiquerons pas, mais nous voyons bien que bien du chemin reste à parcourir avant que les syndicats d’inspecteurs parlent d’une même voix et partagent les mêmes valeurs au sein de notre fédération…
Pourtant, si les propos de la ministre rappelant la mise en place de l’échelon spécial en fin de classe normale sont agréables à entendre, nous ne devons pas oublier qu’ils ne sont rien de plus que le rappel d’engagement pris à l’issue du GT 10. Nous considérons aujourd’hui encore qu’il nous a fallu attendre bien longtemps avant de voir se concrétiser des mesures pourtant assez simples à mettre en œuvre. Nous voulons bien entendre que les emplois fonctionnels nécessitent une analyse fine de textes statutaires toujours délicats à manipuler, mais pour l’échelon spécial il y a urgence et les modifications des statuts ne sont pas aussi complexes. Le directeur des services de l’encadrement de la DGRH nous a assuré que le calendrier initial restait d’actualité et que la date d’effet interviendrait au 01/01/2015 pour les premiers promus. Cette information semble se confirmer, puisqu’un groupe de travail a été programmé le 6 novembre afin de préciser les critères de constitution de la liste des promotions. Le décret modifiant le statut devrait être étudié lors du CTM de novembre et une CAPN réunie avant la fin de l’année. La procédure est tenable, mais il ne faudra pas perdre de temps !
Nous ne pouvons pas davantage oublier qu’en de nombreuses académies les IEN du premier degré sont largement sollicités pour intervenir dans le cadre de la réforme du collège, pour la formation des enseignants. Qu’on ne se méprenne pas : nous ne contestons pas, bien au contraire, l’intérêt de cette participation qui s’inscrit dans la cohérence des conseils écoles/collège et marque ainsi clairement l’indispensable continuité entre 1er et 2nd degré. Mais, en cette affaire comme en bien d’autres circonstances, il faudrait raison garder, ce que ne comprennent manifestement pas certains responsables hiérarchiques locaux. Ici ou là, on ne se contente pas de demander aux IEN du premier degré de « participer », mais de s’investir totalement dans l’accompagnement de la réforme et la formation des enseignants. Comble des combles, dans une académie les inspecteurs du 1er degré sont priés de suppléer les IA-IPR qui ne sont pas disponibles pour assurer ces formations de terrain ! Ben voyons ! Où est la limite ?
Une seule réponse très simple : il appartient au SI.EN UNSA, syndicat majoritaire pour les IEN, de poser ces limites. Le national soutiendra toute initiative académique en cette affaire. Les inspecteurs du 1er degré ont aussi à gérer une circonscription et ne délaisseront pas leurs responsabilités statutaires pour exercer des compétences qui ne sont pas les leurs et pour lesquelles nous pouvons d’ores et déjà affirmer que personne ne se souviendrait de leur rôle !