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Le CSE est souvent l'occasion de faire entendre ce que vivent les inspectrices et les inspecteurs au quotidien... réalité souvent très éloignée de ce que fait remonter notre hiérarchie de proximité !

Déclaration du SI.EN UNSA au CSE : Monsieur le Ministre, laissez-nous travailler !

 

En cette rentrée, les inspectrices et les inspecteurs peuvent se réjouir de la publication d’une nouvelle circulaire relative à leurs missions, même si celle-ci a été un peu retardée. Pourquoi nous en réjouir ? Au moins à deux titres : d’une part parce que cette circulaire a fait l’objet d’une réelle concertation à l’issue de laquelle des aménagements proposés par les représentants du personnel ont été en bonne partie retenus, d’autre part parce qu’elle rappelle de manière on ne peut plus claire que notre mission première, quels que soient nos spécialités ou le niveau d’enseignement auquel nous intervenons, est d’accompagner les équipes pédagogiques pour aider les enseignants dans l’exercice de leur métier.

 

Cependant, nous ne pouvons que constater la très grande ressemblance entre la nouvelle circulaire et celle de 2015… qui n’a jamais été réellement mise en œuvre. Elle évoquait pourtant la même priorité. Disons-le clairement, en cette rentrée rien ne nous indique que la nouvelle circulaire a de bonnes chances d’être prise en compte, car il est à craindre que très vite les inspectrices et les inspecteurs se retrouvent englués dans des tâches de gestion et de complétion d’enquêtes toutes plus importantes les unes que les autres. Un exemple qui nous fait grincer des dents ? Dans le principal département d’une académie que je ne nommerai pas, mais qui est située dans le sud-ouest de la France, nos collègues ont reçu le jeudi soir un courriel qui leur demandait de compléter une enquête sur l’inscription des enseignants dans le PACTE… pour le vendredi matin ! Par chance la plupart d’entre eux n’avaient rien prévu pour occuper leur nuit…

 

Reconnaissons-le, nous disposons dans notre belle institution de penseurs particulièrement habiles pour imaginer des enquêtes aussi originales que variées. C’est probablement un don qui mérite d’être reconnu, mais n’oublions pas que comme le disait Brassens « sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie » !

 

« École de la confiance »… c’était pourtant un concept qui sonnait bien… Peut-être parce qu’il était creux ! Et si nous pensions plutôt une École du respect, respect de tous les professionnels engagés au service de la réussite des jeunes et des élèves, respect des élèves dans leur diversité et leur richesse, respect des parents et des partenaires de la sphère éducative. La confiance ne s’impose pas, elle se construit et découle précisément du respect qui est bien loin de ce que nous vivons au quotidien. Le contrôle quasi-maniaque de toutes les pratiques, le souci exclusif de la forme au détriment du fond, la norme unique imposée au détriment de la variété des contextes, sont ce que vivent tous les personnels du système éducatif.

 

Il y a urgence à construire cette école du respect qui sera aussi celle de la réussite de tous. Monsieur le Ministre, laissez-nous travailler !