Lettre

Lors du regroupement des IEN à l’ESENESR pour le séminaire sur les « apprentissages fondamentaux », les inspecteurs ont écouté attentivement le discours du ministre.

Bien des choses ont été dites sur l’avenir des inspecteurs du premier degré et sur leur évolution professionnelle.

L’allégement de leur charge de travail résultant d’une nouvelle étape de la réflexion sur les missions des directeurs d’école a rapidement été effacé par l’amplification de leurs responsabilités pédagogiques. À plusieurs reprises, le ministre a insisté sur le caractère irremplaçable des IEN dans la mise en œuvre de sa politique éducative.

Les inspectrices et les inspecteurs seraient donc les vecteurs incontournables pour l’ambitieuse idée d’une meilleure réussite de tous les élèves. Franchement, cette annonce ne nous surprend guère ! Ne voyez nulle arrogance, nulle suffisance, dans cette assertion. Nous savons tous, au quotidien, ce que sont notre investissement professionnel et les efforts que nous déployons pour accompagner les équipes éducatives.

Soit dit en passant, c’est le même effort et le même engagement que celui de nos camarades inspecteurs du second degré, qu’ils travaillent dans la voie professionnelle ou pour l’information et l’orientation.

Ces belles paroles ministérielles flattent l’oreille, mais ne nous changent guère des propos qu’avaient pu tenir ses prédécesseurs… Nous avons donc envie de lui dire : « mais encore ?... Comment entendez-vous, Monsieur le Ministre, reconnaître et récompenser le travail de cadres de haut niveau, experts pédagogiques et pilotes à l’efficacité reconnue pour la mise en œuvre des réformes, formateurs investis qui ne plaignent ni leur temps ni leur énergie pour accompagner les projets des équipes pédagogiques ? ». Car il faut bien le remarquer : nous n’avons entendu aucune réponse à ces questions qui nous semblent pourtant des plus légitimes.

Bien sûr, un agenda social a été évoqué, mais ce n’est qu’un moyen et non un objectif. Nous voulons que le ministre reconnaisse sans ambiguïté que les inspecteurs sont mal traités parmi les cadres du système éducatif et que leur corps ne possède plus aujourd’hui les caractéristiques attendues d’un corps de promotion. Nous voulons qu’il en tire les conséquences et soutienne la légitimité d’une réforme ambitieuse et radicale de notre régime indiciaire et indemnitaire.

Le SI.EN UNSA, syndicat réformiste, s’engage énergiquement dans ce combat. À chacun d’entre nous de lui donner la force nécessaire pour réussir… Le ministre et ses collaborateurs voient notre organisation comme un partenaire fiable et crédible ; à nous de lui montrer que nous sommes surtout représentatifs et exigeants ! Aujourd’hui, nous lui écrivons pour exposer nos attentes, demain, avec tous les inspecteurs qui continueront à faire confiance à leur syndicat, nous n’hésiterons pas à hausser le ton si cela s’avère nécessaire.