Affichant une posture qui illustre bien le mépris qu'il a toujours affiché à l'égard des représentants du personnel, le ministère de l'Education nationale a finalement publié le décret relatif à l'évaluation des enseignants.
Dès que notre organisation a pris connaissance de cette nouvelle manifestation d'autoritarisme obtus, nous avons largement communiqué sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce mauvais coup porté par un ministère fort heureusement moribond.
Nous avons joyeusement rejoint la cohorte des protestaires de tout poil et sommes heureux aujourd'hui d'être au rang de ceux qui ont été entendus : Vincent Peillon a annoncé ce matin sans la moindre ambiguïté que ce décret serait abrogé au plus vite. Nous nous félicitons de cette déclaration ferme et rapide qui nous change des attermoiements hypocrites que nous avons trop souvent subis.
Nous nous associons bien sûr sans réserve au communiqué de presse de notre fédération qui fixe l'exigence légitime d'une suspension immédiate de ce décret, avant son abrogation définitive.
Pour autant, nous soutenons qu'il est indispensable de retravailler la question de l'évaluation des enseignants en insistant sur la nécessité d'un regard croisé dans le second degré et en affirmant la dimension professionnelle de cette évaluation, ce qui impose d'associer étroitement les enseignants eux-mêmes. Evaluer n'est ni sanctionner, ni récompenser, c'est rechercher ensemble des solutions pour aider les enseignants à mieux aider tous leurs élèves à progresser. Loin des logiques individualisantes dont nous connaissons trop bien les conséquences dévastatrices, il faut aujourd'hui reconstruire un climat de confiance et d'apaisement dans le système éducatif. Ceci passe iméprativement par des stratégies collectives et solidaires, tournant résolument le dos aux approches dont nos hierarques prétendaient nous faire croire qu'elles étaient largement partagées dans la population.
Pour une école plus juste et plus efficace, pour un système éducatif privilégiant l'humain et refusant de sacrifier les plus fragiles, pour une société plus libre et plus solidaire, notre syndicat se mobilisera pour soutenir ceux qui ont su faire naître l'espoir, avec toute l'exigence qu'on doit à qui l'on accorde sa confiance...
Évaluation des enseignants : inacceptable décret du 8 mai 2012 Le décret sur l’évaluation des personnels enseignants et d’éducation a été publié au Journal officiel du 8 mai. Cette publication postérieure au deuxième tour de l’élection présidentielle est d’autant plus inacceptable que ce décret altère gravement le déroulement de carrière des personnels concernés. La fédération UNSA Éducation demande au nouveau gouvernement qui se mettra en place la semaine prochaine de suspendre immédiatement l’application de ce décret et d’ouvrir une négociation reprenant le dossier au fond. L’UNSA Éducation — qui compte en son sein les syndicats représentatifs des personnels concernés par le dossier, enseignants compris — rappelle qu’elle ne saurait se satisfaire du maintien du statu quo. Dans le cadre de la refondation de l’École, il est nécessaire que l’évaluation, dont le caractère formatif doit être affirmé, permette de prendre en compte toutes les dimensions du métier d’enseignant. Dans les collèges et les lycées, cela passe par l’organisation d’un véritable regard croisé entre les personnels d’inspection et de direction. Loin de l’idéologie managériale, l’évaluation des personnels doit être un outil permettant de rendre le système éducatif plus juste et plus efficace. La manière dont l’abordera le futur gouvernement sera considérée comme emblématique par les personnels enseignants, d’éducation, d’orientation, d’inspection et de direction. Laurent ESCURE, Secrétaire général * Décret n° 2012-702 du 7 mai 2012 portant dispositions statutaires relatives à l'appréciation et à la reconnaissance de la valeur professionnelle de certains personnels enseignants, d'éducation et d'orientation relevant du ministre chargé de l'éducation nationale : http://goo.gl/LrwVS |