Le SI.EN-UNSA Education soutient l'action mise en place par la FCPE et l'ICEM Pédagogie Freinet "Et si on essayait de vivre sans devoirs à la maison ?". Notre organisation syndicale vous propose la lecture d'un rapport établi en 2010 à la demande du gouvernement de Nouvelle Calédonie et qui n'a jamais été publié. Ce document, dont les conclusions sont aisément transférables à l'ensemble du territoire, montre clairement le caractère profondément inégalitaire des devoirs et les inévitables dérives de l'accompagnement scolaire. Un bref extrait ci-dessous permettra de se faire une idée du problème :
L’accompagnement à la scolarité et l’aide aux devoirs sont étroitement liés: d’une part l’accompagnement est consacré principalement aux devoirs, d’autre part la nécessité d’aider certains élèves à faire leurs devoirs est la principale justification de l’accompagnement.
Les devoirs en dehors de l’école ne présentent le plus souvent qu’un intérêt éducatif limité. Ils sont faits dans des conditions matérielles et psychologiques non maîtrisées par celui qui les donne et contribuent ainsi à renforcer les inégalités entre les élèves. Ce problème se pose de manière aggravée dans un pays où les inégalités sociales sont fortes. Or c’est le cas en Nouvelle-Calédonie comme l’a souligné le Président du Gouvernement dans son discours du 18 mai 2010 devant le séminaire régional de l’ONU en faisant référence à l’indice de Gini.
Malgré une volonté affirmée de compenser les inégalités sociales en offrant un service gratuit destiné en priorité aux enfants qui ne trouvent pas dans leur milieu familial des conditions satisfaisantes pour faire leurs devoirs, les actions conduites dans le cadre de l’accompagnement ne peuvent pas atteindre cet objectif parfaitement utopique et d’autant plus illusoire qu’il est présenté abusivement sous le label de « soutien scolaire ».
De nombreuses alternatives éducatives sont envisageables, mais trop souvent ignorées. Il serait pourtant bien préférable de soutenir des activités culturelles ou sportives largement ouvertes à tous, plutôt que de privilégier le financement indirect d'officines privées qui trouvent une grande partie de leur justification dans le stress induit par les devoirs à la maison !