Parmi les mesures mises en place à l’issue de la grève du 13 janvier, le report des évaluations de mi-année en CP a fait l’objet d’une première réunion avec les organisations syndicales. Pour les inspecteurs, seul le SI.EN UNSA était présent.
Report des évaluations en CP, une demi-mesure ?
Un premier tour de table a rapidement fait émerger deux tendances : plusieurs organisations syndicales demandent la suppression des évaluations de mi-année en CP, fondant leur argumentation sur les fortes tensions que subit l’école du fait de la crise sanitaire et de la nécessaire concentration des enseignants sur la remise en place progressive d’un fonctionnement « normal », les autres (au rang desquelles figure les syndicats de l’UNSA, SE et SI.EN, ainsi que le SGEN-CFDT et le SNE) préférant que ces évaluations soient rendues facultatives.
Si nous optons préférentiellement pour cette seconde solution, c’est à la fois parce que nous pensons que ces évaluations nationales apportent aux enseignants des outils précieux pour adapter leur action aux besoins des élèves, mais aussi des indicateurs pertinents pour aider les inspectrices et les inspecteurs à mettre en place des actions de formation utiles pour répondre aux difficultés ainsi qu’aux points forts observés. Nous soutenons aussi que la situation est loin d’être homogène sur la totalité du territoire et qu’il serait regrettable de se priver d’un outil qui fait à présent partie du paysage éducatif parce qu’il a apporté des preuves de son utilité.
Nous affirmons que l’école a besoin de souplesse et non de contrainte dans le contexte particulier de la crise sanitaire. Il nous semble donc aussi peu judicieux de contraindre les enseignants à mettre en œuvre ces évaluations que de les obliger à s’en passer. Nous contestons l’intérêt d’un positionnement uniforme souhaité à la fois par des organisations syndicales qui voudraient qu’une décision unique s’impose à tous (le retrait cette année des évaluations de CP) et par le ministère qui veut maintenir ces évaluations partout.
- Après ce premier tour de table, les représentants du ministère (DGESCO et DEPP) ont indiqué qu’ils rapporteraient fidèlement ces positions au ministre, mais que dans un premier temps ils n’avaient mandat que pour réfléchir au calendrier du report. Deux hypothèses ont été évoquées :
1ère hypothèse : décalage des évaluations en février selon le calendrier suivant
Zone A : évaluations sur les deux premières semaines de février, saisie la 1ère semaine de mars (au retour des vacances)
Zone B : évaluations pendant la 1ère et la dernière semaine de février (à cheval sur la période de vacances), saisie la 1ère semaine de mars
Zone C : évaluations sur les deux premières semaines de février, saisie la 3è semaine
2è hypothèse : réalisation des évaluations pour chaque zone au retour des vacances d’hiver
Tout en rappelant leur souhait de ne pas rendre ces évaluations obligatoires, l’ensemble des organisations syndicales a considéré que la seconde hypothèse restait moins pénalisante que la première.
A l’issue d’échanges nourris, mais globalement respectueux des avis des uns et des autres, les représentants du ministère ont annoncé qu’ils feraient très prochainement un retour aux organisations syndicales présentes, après arbitrage du ministre.
Pour sa part, le SI.EN UNSA continuera à agir au sein de sa fédération et auprès du ministre pour que la solution du caractère non obligatoire des évaluations soit maintenue et que le dispositif soit reporté pour les équipes qui le souhaitent au retour des vacances d’hiver. |