Le 4 avril 2019, le SI.EN UNSA, a répondu à l’invitation de la Direction générale des ressources humaines qui, après avoir entendu les organisations syndicales des personnels enseignants sur la question de l’accompagnement prévu en complément des rendez-vous de carrière, souhaitait recueillir le point de vue des OS représentatives des cadres : personnels de direction et corps d’inspection (opérateurs impliqués dans la mise en œuvre du PPCR d’une part et de cet accompagnement d’autre part).
Consultation des syndicats de l'encadrement par rapport à la mise en oeuvre de l'accompagnement des personnels
Pour la DGRH, il s’agit, de réfléchir sur l’accompagnement, en s’interrogeant sur la nature des documents de cadrage que devrait produire l’échelon ministériel. Se pose évidemment la question de la « traçabilité » de cet accompagnement. D’ores et déjà, nous apprenons que la présente rencontre sera suivie d’une réunion programmée le 16 mai sur le même sujet.
Dans le cadre de cette réunion présidée pour l’administration par Florence DUBO, le propos des organisations de l’UNSA : SIEN (représenté par Franck Montuelle et Guy Péquignot), SNPDEN et SNIAIPR s’est avéré, sans surprise, très largement convergeant.
Hormis d’éventuels ajustements mineurs relevant du domaine de la mise à jour, nous considérons que le texte de 2016 (trop méconnu) portant sur l’accompagnement est globalement satisfaisant. Rappelons que ce texte résulte de nombreuses concertations et discussions impliquant les représentants de l’ensemble des personnels concernés. Ce texte envisage trois composantes principales de l’accompagnement :
- l’accompagnement des personnels débutants,
- l’accompagnement collectif,
- l’accompagnement individuel.
À propos de l’accompagnement individuel sur lequel l’essentiel des échanges s’est concentré, nous avons soutenu l’idée qu’il convenait de distinguer l’accompagnement ordinaire des enseignants et le suivi des situations plus inquiétantes relevant des dispositifs d’alerte. À propos des traces de ce suivi de ces situations de grande difficulté professionnelle, nous convenons de l’opportunité de conserver la trace écrite du travail d’étayage et de soutien mis en œuvre, notamment parce que, dans certains cas il faudra se référer à ces écrits.
Pour ce qui concerne « l’accompagnement ordinaire » des enseignants, nous sommes, en revanche, radicalement opposés à la production d’écrits par l’inspecteur. L’enseignant peut évidemment prendre des notes sur le dialogue professionnel, toutefois on ne peut envisager que cet inspecteur établisse un quelconque écrit s’apparentant à un rapport individuel écrit. Pour étayer cette position, nous soutenons que les rencontres d’accompagnement mise en place à la demande de l’enseignant, du chef d’établissement ou sur l’initiative de l’inspecteur doivent être conduites dans la confiance et sans arrière-pensée hiérarchique. Nous considérons que cette trace écrite entrerait en contradiction avec les différentes dispositions de la RGPD. Nous nous méfions également du probable classement de cet écrit dans un dossier professionnel. Nous sommes enfin inquiets de la durée de conservation d’un tel document. Nous affirmons en outre que nous pouvons, le cas échéant, rendre compte aux autorités académiques ou départementales de diverses problématiques collectives. Nous sommes, par exemple, en capacité d’apporter des éléments sur le degré de maîtrise professionnelle de différents types de personnels tels que les titulaires sortants de première ou de deuxième année par discipline ou par type d’activité, mais sans référence nominative.
Enfin, nous pourrions approuver la publication par le ministère d’un guide portant sur un cadrage, en académie, des différentes actions d’accompagnement. Nous sommes plus dubitatifs quant à la portée ou l’utilité d’un séminaire national programmé à la rentrée de septembre 2019 et portant sur ce sujet, ceci parce qu’une telle réunion concernerait un public trop restreint (10 cadres choisis pour représenter chaque académie).
En amont de la réunion du 16 mai, les équipes de la DGRH s’engageront dans une réflexion prospective sur les éléments constitutifs d’un « guide de l’accompagnement ». Ces travaux seront soumis à notre avis. À propos du PPCR, des rendez-vous de carrière et de l’accompagnement, il s’agit d’engager une harmonisation de pratiques objectivement hétéroclites. Nous pensons que cette harmonisation est réellement nécessaire.
Parce que les inspecteurs y contribuent de manière essentielle, le SI.EN-UNSA se bat en faveur d’une école plus juste facilitant la réussite de tous les élèves, il suit donc avec rigueur l’évolution des dispositifs d’évaluation, de suivi et de gestion du personnel enseignant. Nous ne manquerons pas de vous informer des différentes évolutions de ce dossier.