Dans le contexte sanitaire complexe que nous connaissons, le ministre a souhaité rencontrer une nouvelle fois les organisations syndicales.
Coronavirus : une communication renforcée
Une nouvelle rencontre intersyndicale était programmée ce vendredi 5 mars au ministère avec J.M. Blanquer et ses collaborateurs sur l’évolution de l’épidémie de coronavirus. Étaient présents pour l’UNSA Karine Autissier de l’exécutif fédéral, Florence Delannoy, du SNPDEN, Rémy Sirvent du SE et Guy Péquignot, du SI.EN.
Le ministre a tout d’abord retracé l’évolution de l’épidémie qui devrait inéluctablement passer au stade 3 dans les jours qui viennent, officialisant l’épidémie sur le territoire national. Depuis le 29 février, les clusters (zones où l’épidémie est la plus répandue) se sont multipliés entraînant la fermeture d’écoles et d’établissements. En début de semaine prochaine, on devrait avoir, sur le territoire national, près de 80 000 élèves qui ne vont plus en classe.
La phase 3 n’a plus pour simple objectif la limitation de la propagation de l’épidémie, devenue inévitable, mais la prise en charge effective des malades les plus graves, les autres devant être suivis en « ambulatoire ». Cela signifie qu’il n’y aura pas de fermeture générale à ce stade.
J. Michel Blanquer a rappelé que la Foire aux questions (FAQ) sur le site du ministère a valeur de circulaire et qu’elle est actualisée tous les jours sous la coordination générale de la Secrétaire générale, qui est en lien permanent avec le ministère de la Santé. Une conférence est à nouveau prévue avec les recteurs à la suite de sa rencontre avec les syndicats.
Concernant le lien avec les collectivités territoriales, le ministre rappellera à ses interlocuteurs que la propreté au sein des établissements et des écoles est une priorité absolue (référence à l’état des toilettes). Le représentant du SE a souligné le manque de coordination entre les services du ministère et certaines collectivités territoriales qui n’hésitent pas à rentrer en contact direct avec les enseignants. Il arrive que certaines consignes de l’ARS ne soient pas toujours en concordance avec celles de l’Education nationale.
Concernant le suivi pédagogique, les cours assurés par le CNED ont été mis en pratique, même s’il reste un souci, celui des élèves qui ne disposent pas du matériel informatique nécessaire à la maison. Sur ce sujet, le SI.EN a rappelé que cet enseignement à distance n’était pas aisé à mettre en place dans les écoles où le rapport direct à l’enfant est essentiel. Par ailleurs, la représentante du SNPDEN a souligné l’absentéisme massif d’élèves dans certains établissements, créant un dilemme pour les enseignants : faut-il assurer les cours normalement ou organiser un enseignement à distance, les deux étant difficilement conciliables ? Sur ce sujet, le ministre demande à ce qu’un travail de dialogue soit entrepris avec les familles pour les convaincre de se déplacer.
les syndicats ont demandé au ministre que les critères de fermeture des écoles et établissements soient connus. Un accompagnement doit être fourni sur la mise en œuvre d’une fermeture d’école, puis sur l’organisation de la continuité du service public. Le ministre répond que l’ARS a la main sur l’appréciation de la décision de fermeture et de réouverture et il ajoute qu’une réflexion est menée actuellement sur l’utilisation des écoles pour les élections municipales.
Une question a été évoquée concernant la protection des personnels les plus fragiles. La position interministérielle précise que chaque agent concerné doit faire appel à son médecin traitant, qui sera en mesure de proposer une solution adaptée si le virus l’expose à des difficultés. La médecine de prévention peut prendre le relais.
La question des voyages scolaires a de nouveau été abordée, tout comme celle des Journées portes ouvertes (JPO) ou des salons organisés ça et là. Concernant JPO et salons, se conformer à la réglementation : pas de contact physique, respecter une distance d’un mètre. Sur le sujet des voyages scolaires, la Secrétaire générale a rappelé qu’un modèle type de courrier a été diffusé aux gestionnaires des établissements pour répondre aux assurances et que l’annulation pour cas de force majeure s’applique pour certaines zones « pas à risque » mais qui mettent en quarantaine les personnes étrangères. En tout état de cause, le ministère rappelle qu’il faut reporter les voyages scolaires actuellement programmés, qu’en le remboursement des familles est impératif et qu’aucun établissement scolaire ne sera mis en difficulté dans ce domaine.