Cet article a été publié dans la revue N°134
L’enseignement professionnel a pour vocation d’accueillir et de former les élèves plus fragiles. A cet égard, ce public doit bénéficier de toute l’attention du système éducatif. Ainsi, il convient d’assurer une qualification professionnelle et une culture générale qui permettent à chaque jeune de mener à bien son projet professionnel.
Pour accomplir cette mission, il est nécessaire que la voie professionnelle s’engage dans une démarche de pilotage partagé qui vise à une meilleure cohérence de l’action de l’encadrement.
Les acteurs légitimes pour piloter un système, une réforme ou des projets sont les corps d’encadrement. Ils assurent au quotidien ce pilotage, chacun selon ses missions et ses prérogatives, avec parfois une concertation plus ou moins importante avec différents acteurs.
Les personnels d’inspection et de direction ont en partage la mise en œuvre d’objectifs nationaux déclinés selon les caractéristiques de l’académie, le projet d’académie et le programme de travail académique (PTA). Leurs entrées sont spécifiques mais néanmoins complémentaires.
Par leur connaissance des ressources d’une académie, des différentes filières et dispositifs, associée à une expertise pédagogique et disciplinaire solide et reconnue, ils sont à même d’assurer une cohérence et une coordination du pilotage.
Les réformes et rénovations de diplômes sont nombreuses et fréquentes dans la voie professionnelle afin de rester en adéquation avec la réalité professionnelle. Les corps d’inspection sont les experts pour les accompagner auprès des équipes pédagogiques et de direction.
Les personnels de direction participent à l'encadrement du système éducatif et aux actions d'éducation de concert avec les corps d’inspection. Ils conduisent la politique pédagogique et éducative de l'établissement, en concertation avec l'ensemble de la communauté éducative, pour offrir aux élèves les meilleures conditions d'apprentissage.
Ce travail en synergie doit faciliter la mise en œuvre réussie des réformes et des dispositifs pédagogiques en tenant compte des particularités et de la culture de chaque établissement. Néanmoins, l’empilement de dossiers, de missions diverses et variées, de contraintes d’agendas ne permettent pas toujours une collaboration efficace et réelle. Or, un pilotage ne peut se contenter d’être la résultante des deux juxtapositions mais au contraire être le fruit d’un travail collaboratif entre les personnels de direction et d’inspection. Ainsi, ce « pilotage partagé » s’appuierait sur une démarche commune, basée sur une relation de confiance IEN/Chef d’établissement.
Au niveau local, cette collaboration peut consister à apporter des contributions qui se renforcent mutuellement pour gérer la carrière des enseignants, animer les équipes pédagogiques et les mobiliser, améliorer l'efficience des enseignements. Cette collaboration pourrait être rythmée par des moments privilégiés et inscrits dans le temps, sans pour autant passer par une procédure trop contraignante.
Ainsi, chacun doit mettre en œuvre les éléments liés à son domaine de compétences, dans une logique d’échanges et de complémentarité au sein de l’unité d’enseignement et impulser avec des regards différents une dynamique pédagogique auprès des équipes.
La plus-value attendue de ce « pilotage partagé » est de garantir un service d’enseignement plus efficace au service de la réussite de chaque apprenant.