Cet article a été publié dans la revue N° 134.

Tout observateur attentif de l’Ecole sait que l’épanouissement et la réussite scolaire de l’enfant découlent pour une part d’un climat relationnel apaisé et coopératif entre les familles et l’école.

Néanmoins, les IEN du Premier Degré observent tous les jours un nombre important de conflits entre familles et professeurs.

Pour de multiples raisons, les relations entre les enseignants et les parents d’élèves se trouvent alourdies d’angoisses réciproques. En paraphrasant Philippe MEIRIEU, il est loin le temps où les parents entraient à l’école comme nous le faisons dans un avion sans velléités de donner des conseils au pilote sur la conduite et le cap à tenir. 

Dans ce contexte, l’IEN est appelé quotidiennement pour arbitrer ou trancher un différend. Cette situation est pesante pour tous les acteurs du système éducatif. C’est la raison pour laquelle, depuis plusieurs années, des projets de formation ou d’information sont conduits pour passer d’une logique de tension-contention à la construction d’un climat de confiance et de respect irriguant l’école.

On parle alors d’un partenariat à bâtir où chacun reconnaîtrait et prendrait sa part éducative en concédant à l’autre toute sa place dans ce qu’il est et ce qu’il doit être. Les termes d’un nouveau contrat sont identifiés en faveur d’une relation et d’une communication apaisées et sereines. 

L’écoute, le respect des différences, la distance relationnelle, la prudence à adopter sur des questions relatives à l’éducation à la maison, à la santé, aux soins, constituent autant d’éléments professionnels à identifier. On accueille les parents en choisissant les moments stratégiques et en préservant la dimension confidentielle des échanges concernant l’élève.

L’inspecteur prend toute sa place en organisant les formations pour les enseignants et en  travaillant avec les parents d’élèves élus qui deviennent des relais utiles dès qu’ils sont informés ou formés sur les évolutions du système éducatif comme sur leur rôle de médiateurs ou de relais d’une politique de communication. 

Ainsi, démocratiser l’école, c’est partager avec les parents les savoirs concernant son organisation, son fonctionnement, ses programmes. Apaiser les relations, c’est surtout réconcilier l’Ecole avec elle-même au service des apprentissages et de la réussite des élèves. 

 Lire la revue N° 134