Des tâches qui nous épuisent… mais aussi une mission à laquelle nous croyons et qui nous fait supporter bien des déconvenues au quotidien. C’est souvent comme cela que les inspecteurs vivent leur métier. Trop fréquemment au bout de l’épuisement il y a le découragement, la perte de sens et le burn-out. Ces souffrances résultent du caractère solitaire de notre métier. Notre syndicat se bat pour le rendre solidaire, alors n’hésitez pas : comme ces collègues qui ont accepté de parler de leurs attentes, venez construire avec nous la profession d’inspectrice et d’inspecteur dont vous rêvez !
Léon est un IEN contemplatif et dubitatif, le “pas de vague” le maintient sur le sable mais il continue à rêver.
“I have a dream : j’aimerais être un IEN qui…”
Éric, un IEN qui pense haut ce que les autres pensent tout bas, nous propose de préserver ce que nous savons faire mais aussi de faire évoluer notre métier. Entre pédagogue, chef d’orchestre, coéquipier, représentant de l’institution, coach pédagogique, accompagnateur et chasseur de talents, il est inutile de choisir, sans oublier la compétence supplémentaire indispensable que nous vous laissons découvrir…
Comme je l’imagine (dirait Véronique Sanson)…la fonction d’IEN
(Long time ago)
La nostalgie des temps lointains comme levier pour retrouver l’essentiel du métier d’IEN et relancer notre motivation, c’est le détour auquel nous invite l’Auvergnat, alors qu’il est pour sa part aux portes d’un repos professionnel bienvenu.
Faut-il envisager de mettre les IEN sous anabolisants pour qu’ils tiennent le coup ? Mais alors cela supposerait de renoncer au bon IEN élevé sous la Bonne Mère républicaine, peuchère !
Raymond, l’IEN acculturé, des prairies verdoyantes nous livre son analyse et va jusqu’à pousser la chansonnette !
A propos des hormones d’épanouissement de l’IEN…
Sans verser dans le passéisme, Élie, penseur du sud, nous aide à saisir comment on a pu passer d’une mission d’intérêt du service public, à un rôle d’exécutant, en filant une métaphore douanière étonnante mais tout à fait pertinente.
Il émet le souhait que la réalité qui perdure permette qu’une lueur scintille dans le tunnel “grenellien” des communicants…
Hermione dort mal, comme la plupart d’entre nous depuis le 9 juin...
Elle sait que quoi qu’il arrive elle continuera à porter les valeurs qui la font courir aujourd’hui, celles qui permettent de prendre soin de nos chères têtes rousses, brunes, blondes, frisées, crépues, bouclées…
Entre l’univers d’Harry Potter et le cauchemar que nous traversons, elle entretient sa saine obsession pour la Fraternité et espère un 7 juillet plus lumineux.
Liberté, Egalité, Fraternité… Fraternité…Fraternité…
Alors qu’ils enjoignent régulièrement les enseignants à travailler en équipe, qu’ils s’attachent à promouvoir des pédagogies participatives où les élèves sont amenés à collaborer, les inspectrices et les inspecteurs se sentent souvent bien seuls… Paradoxe découlant de notre position au sein du système éducatif (votez 1) ou conséquence d’un système hiérarchique toujours plus pesant qui nous éloigne des modalités de travail que nous aimerions mettre en place (votez 2) ? Ces quelques textes proposés par des collègues vous aideront sans doute à faire le bon choix… et peut-être à réagir à votre tour ! Un conseil pour vous aider à choisir ?... Deux, c’est mieux qu’un !
Blanche dort mal, elle manque des choses importantes parce qu’elle n’est pas, jours et nuits, week-ends compris, le nez sur son ordinateur… Elle ne marche pas sur l’eau et aimerait garder espoir sans couler !
Bob, IEN CCP, rapporte que selon un recteur qu’il a connu il vaudrait mieux « aller vendre des glaces au bord des plages, l’été » en cas de conflit de loyauté. Une manière intéressante de mettre « au parfum » celles et ceux qui vont embrasser la fonction ? Attention, tout de même, le citron est un peu acide cette année !
“Premier jour de la semaine, et pourtant, sur l’agenda, elle semblait plus sereine que la précédente. Ainsi font, font, font, telle une marionnette ; il conviendra de prioriser l’urgence. Appeler la directrice pour savoir où en est la situation avec l’enfant en crise. Appeler l’équipe mobile de sécurité pour protéger la directrice du père, la prévenir et la rassurer. Le reste peut attendre… En même temps, répondre au mail du cabinet ira vite ; il n’y aura qu’à renvoyer le mail resté sans réponse et envoyé 15 jours plus tôt.”
Marie, IEN dans le second degré, ne reconnait plus le métier dans lequel elle s’est engagée il y a vingt ans. Autrefois valorisés comme pilotes les IEN ne sont plus que des exécutants avec quelques primes accordées à coups de lance-pierres… Heureusement qu’il reste les échanges riches et bienveillants avec les collègues !
Le collectif Vincent, François, Paule… et les autres nous raconte comment les IEN essaient de survivre en contrant le sentiment d’être bien seuls.
Créer un collectif pour éviter les impacts sur la santé mentale et physique n’est pas si simple…
Entre autophobie et androphobie, les IEN balancent à moins qu’ils ne soient autophiles tout autant qu’androphiles…
Un IEN “qui regarde ses pompes et qui trouve celles des autres plutôt chouettes” nous analyse finement cette question.
“Ah quel joli métier, quelle jolie fonction que celle d’inspecteur de l’éducation nationale, chargé de la déclinaison des grandes options éducatives légitimes du pays sur un territoire spécifique à la grande diversité, depuis le monde rural isolé jusqu’aux grandes banlieues de nos territoires urbains, creuset annoncé du ferment républicain et ciment du fameux « vivre ensemble » à venir pour nos futurs citoyens…” pour finir sur une note positive (ou pas), découvrez le texte d’Élie S, qui signe son nom à la pointe du stylo !
Notre newsletter du jour porte, vous l’aurez compris, sur l’ambition de l’inclusion scolaire, mais aussi sur les difficultés à la concrétiser au quotidien. Fidèles à la ligne éditoriale que nous avions fixée en amont de la mise en place de ce nouvel outil de communication, nous avons fait appel à des témoignages de collègues qui vivent au quotidien des situations malheureusement « banales ». Regroupés, ces propos nous aident à mieux prendre conscience de la gravité et de l’étendue du problème, bien sûr, mais aussi de sa complexité. Nous ne pouvons que réaffirmer notre attachement à l’école inclusive issue de la loi de 2005 dite de compensation du handicap, mais nous devons aussi exiger les vrais moyens nécessaires à cette stratégie de l’inclusion. Nous avons besoin de professionnels formés et compétents pour répondre à la variété des situations. Les réponses actuelles, fondées exclusivement sur l’accroissement non maîtrisé de l’aide humaine de proximité, ne sont satisfaisantes ni pour les élèves accompagnés, ni pour leurs camarades, ni pour l’enseignant. Elles mettent aussi en tension les inspectrices et les inspecteurs. La parole de celles et ceux qui ont accepté de contribuer à ce numéro de la newsletter du SI.EN UNSA illustre bien ce que nous vivons toutes et tous.
Hermione, IEN CCPD, sorcière à ses heures perdues, sans baguette ni grimoire, nous raconte avec talent comment, armée seulement de son téléphone, elle est censée accomplir des miracles pour rendre effective l’inclusion.
”En tout sujet, l’IEN s’assied d’abord sur Sirius et observe avant d’agir même si on lui demande souvent d’abord d’obéir avant de réfléchir.
(Ayeeeez, cooonfiaaaance !)”
Karl, compagnon du devoir et IEN dans le sud s’interroge…
Entre manque de temps, de formation, d’énergie, de moyens et de personnels, ce billet d’humeur collégial donne la parole à des IEN-CCP du 67 et du 68.
“Qui doit gérer ? L’IEN bien sûr qui se sent démuni et bien seul dans le navire car personne n’a de solutions. Alors, il faut faire preuve de créativité, user de son pouvoir de persuasion et endosser de multiples rôles avec une boîte à outils qui a parfois des outils limités.
Alors oui pour l’école inclusive mais avec de véritables moyens !”
Hakim, CT-ASH dresse un constat sans concession des limites de l’inclusion scolaire et identifie les leviers sur lesquels s’appuyer pour développer une dynamique inclusive.
Un texte qui redonne un peu d’espoir…
“Le médico-social doit jouer un rôle crucial dans la réussite de l'école inclusive. Cela implique une collaboration étroite avec l'École pour répondre aux besoins particuliers des élèves en situation de handicap et faire évoluer l’environnement scolaire.“
Dans cet article, Pierre-Henri nous partage sa façon de voir les choses avec précision.
Cela fait déjà 10 ans que la Loi d’orientation et de programmation pour la Refondation de l’École a admis le principe de l’inclusion scolaire. Ce principe, selon lequel l’école s’adapte aux besoins des élèves, et non l’inverse, est-il véritablement mis en œuvre par tous et partout ? Quels freins et quels leviers peut-on constater après cette première décennie d’existence ?
Solange, IEN du sud de la France fait le point…
Compte-rendu du groupe de travail de l’Unsa sur l’École inclusive, centré sur la mise en œuvre des PAS (Pôles d’Appui à la Scolarité) source d’inquiétudes nombreuses et légitimes !
Avec humour, avec hargne, avec des mots choisis ou « bruts de décoffrage », avec espoir ou colère… les inspectrices et les inspecteurs crient haut et fort leur refus de baisser les bras quand ils ressentent au quotidien une perte de sens de leur métier. Qu’ils interviennent dans le premier ou le second degré, en zone rurale ou urbaine, partout ils réclament le respect auquel ils ont droit. Le SI.EN UNSA a recueilli quelques témoignages édifiants et fédérateurs.
Proposer des évolutions, toujours car c’est notre orientation réformiste… Grogner, chaque fois que c’est nécessaire… Renoncer ? Jamais !!!
Bonne lecture…
500€ de complément indemnitaire annuel ; une cure de jouvence !
A.L IEN de terrain
Pierre, IEN dans la moitié Sud de la France, nous illustre son sentiment de perte de sens du métier en repartant de l’époque où les visites d’inspection s’effectuaient… à dos de mulet.
Il s’interroge sur ce qu’il reste aujourd’hui du lien entre l’inspecteur de l’Éducation nationale et les professeurs des écoles en analysant deux aspects du métier : l’inspection et la formation.
“Ainsi d’une manière générale, il me semble avoir assisté à une lente évolution de notre fonction vers une place d’exécutant, plus apprécié pour sa souplesse d’échine que pour sa capacité à questionner.”
Élie, IEN honoraire, nous partage son sentiment qu’aujourd’hui l’institution semble plus préoccupée par la couleur des tuiles de la maison que par la solidité des fondations.
“Dans certaines académies ou certains départements, pour servir leurs desseins d’une forte reconnaissance synonyme de promotion rapide, Dasen et Recteurs rivalisent par le verbe de fulgurances qui semblent bien éloignées des velléités d’une réelle Qualité de Vie au Travail. Mais ces débordements, cette absence de respect de la fonction que nous habitons, ces humiliations verbales régulièrement dénoncées par notre syndicat n’ont pas l’air de perturber outre mesure la direction de l’encadrement (Monsieur le ministre n’a-t-il pas pourtant annoncé la fin du « pas de vague » ?).”
Jean, IEN depuis plus d'une décennie, nous narre avec talent le quotidien ubuesque des inspecteurs… pour lui l’heure de la docilité est révolue !!!
Pour Rémi, IEN CCPD, la perte de sens du métier nous pousse vers le gouffre entre le prescrit et le réel alors que nous aspirons à travailler de manière productive et créative en développant nos potentialités.
Certains souhaiteraient plus de visioconférences et moins de déplacements, d'autres comme ce collègue IEN STI, vivent la transformation d’un outil facilitateur au quotidien comme un prétexte à la réunionite aiguë qui accroît considérablement notre charge mentale.
Des étapes successives formant un tableau délirant via les BOEN depuis l’an 2000…
Les méandres des textes “voie pro”
Votre syndicat vous aide à faire la lumière sur cette question…