Doigt menace

La psychologie, y en a qu'une : défourailler le premier !
C’est sans doute en pensant à cette réplique des Tontons flingueurs que le Directeur général des ressources humaines a rédigé un courrier qui risque de poser plus de problèmes que d’en résoudre…

Evaluations en CP : des menaces problématiques...

Certaines organisations syndicales ont cru pertinent de rechercher les failles dans un raisonnement implacable qui resitue les actes de résistance aux évaluations pour ce qu’ils sont : des fautes professionnelles. Eh oui, le mot peut sembler très excessif, pourtant il est de la compétence et de la responsabilité de la hiérarchie de fixer des instructions ; dès lors, le refus de les mettre en œuvre relève bien de la faute professionnelle.

Est-il pour autant judicieux de sanctionner une faute comme celle commise par des enseignants dévoués et compétents qui se sont seulement attachés à dénoncer ce qui leur semblait préjudiciable pour les élèves ? Certes, non !...

La sanction apparaît souvent comme une preuve de faiblesse pour celui qui la met en œuvre. La menace est au moins maladroite… Il serait oh combien préférable de laisser faire aux inspecteurs ce qui relève de leur compétence : expliquer, débattre, convaincre. C’est évidemment l’adhésion des enseignants aux évaluations qui est l’objectif à atteindre, pas le fait de se soumettre. La soumission n’est toujours que passagère et provisoire ; elle laisse un goût amer à qui la subit et annihile toute perspective de confiance.

L’évaluation est indissociable de l’acte d’enseignement ; les repères nationaux sont susceptibles d’aider au pilotage du système éducatif et contribuent de facto à la construction d’une École plus juste et plus efficace. Tout ceci ne sera possible que si les enseignants investissent ces évaluations et leur confèrent une réelle valeur. Si ce n’est pas le cas, comment s’appuyer sur elles pour aider les élèves ?

De tous côtés, il y a tellement d’individus sûrs d’eux et de la légitimité de leur position. Pourrions-nous accepter l'idée que les choses sont un peu moins caricaturales que cette opposition viscérale entre les « gentils » et les « méchants » ? Pourrions-nous envisager de considérer que les forteresses idéologiques dans lesquelles nous croyons nous réfugier ne sont in fine que ce qui nous empêche d’œuvrer ensemble au service de la réussite des jeunes, pour peu que nous acceptions les uns et les autres de nous écouter ?

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.