Trois organisations avaient répondu à l’invitation de l’ANCP pour participer à un débat dans le cadre des journées nationales de l’organisation : le SE-UNSA, le SNUIPP-FSU et le SI.EN-UNSA.
Si nous nous réjouissons des larges convergences exprimées par nos trois organisations quant à la nécessité d’une réelle refondation de l’Ecole, nous sommes alarmés par la manifeste démoralisation des conseillers pédagogiques. Ceux-ci nous ont montré comment la gestion délétère des années précédentes avait conduit de nombreux conseillers en poste à rechercher un poste dans lequel ils se sentent mieux reconnus. Ce profond malaise est inquiétant car il est clair qu’il risque de déboucher sur une grave dégradation du fonctionnement des équipes de circonscription. Nous avons bien sûr rappelé qu’il n’était ni de la compétence ni de la responsabilité de notre organisation d’émettre des avis sur le niveau de rémunération des conseillers pédagogiques, lesquels sont représentés en ce domaine par les syndicats enseignants, cependant nous avons assuré nos collègues du soutien de notre syndicat.
Au-delà de ces éléments relatifs à la carrière, nous avons insisté sur le besoin de responsabilisation et de professionnalisation des équipes pédagogiques, ce qui passe à notre sens par une réelle confiance faite aux enseignants et à leurs capacités à répondre aux attentes sociales. La responsabilité des équipes de circonscription se situe bien selon nous dans l’accompagnement des projets et non dans un regard surplombant qui confinerait à un simple contrôle.
Bien que chacun d’entre nous se sente proche des enseignants de son secteur et qu’il ait l’impression de bénéficier de leur confiance, comment négliger les résultats d’enquêtes qui montrent bien le malaise des équipes. Ledit malaise répond du reste à celui qui prévaut bien souvent chez les inspecteurs comme chez les conseillers pédagogiques !
Nous avons aujourd’hui une véritable opportunité de refonder l’école, pas de la réformer, ce qui sera bien en deçà des attentes et des besoins mais de la reconstruire en profondeur dans une confiance mutuelle retrouvée et avec l’ambition partagée de mieux faire réussir tous les élèves.
Si la rencontre de ce jour a été fructueuse, elle a aussi permis de mettre en évidence le besoin de poursuivre le débat et de rechercher ensemble les moyens de construire une école plus juste et plus efficace. Nous avons donc arrêté la résolution de poursuivre nos échanges et nous ne manquerons pas d’en rendre compte à nos adhérents, tout en les engageant à amplifier cette réflexion en provoquant des rencontres locales qui enrichiront et amplifieront le débat national.
Vichy, le 18 janvier 2013