Si le discours a été certes assoupli par rapport à notre première rencontre, au cours de laquelle elle avait rappelé qu’elle ne dérogerait pas aux objectifs présidentiels (50% de PFMP en plus, mise en œuvre pour septembre 2023 et information des élèves de 5ème sur les métiers) et que les représentants syndicaux discuteraient seulement de leur mise en œuvre, il n’en demeure pas moins que les discussions portent sur des critères pré-établis.

D’où le choix a posteriori d’instaurer 4 GT :

- Le GT1 s’intéressera à la question suivante :
« Comment réduire le nombre de décrocheurs au sein du lycée professionnel ? »
Il est animé par Christine GAVINI-CHEVET, Rectrice de la région académique Normandie et Frédérique WEIXLER, Inspectrice générale de l'éducation, du sport et de la recherche.

La première réunion a lieu ce lundi 7 novembre au ministère. Un premier constat sur le décrochage - entendu comme l’arrêt des études avant la diplomation ou l'abandon en cours de contrat d’apprentissage - sera présenté avec le concours de la DEPP et de la DGESCO avant qu’un programme de travail en commun ne soit défini.
L’objectif de ce GT sera bien de « faire émerger des pistes de solution pour prévenir et réduire ce décrochage qui constitue un gâchis humain et économique majeur. La ministre nous invite à une réflexion très ouverte où tous les sujets et toutes les pistes peuvent être abordés à travers une méthode qui permettra à chacun de s’exprimer sur les constats et les propositions, d'argumenter et d'apporter des contributions ».

- Le GT2 se penchera sur la question suivante :
« Comment mieux préparer les poursuites d’études supérieures requises pour certains métiers ? »
La première réunion se tiendra le lundi 7 novembre. Elle portera sur les enjeux et objectifs de ce groupe, sur le bilan de la transformation de la voie professionnelle et la préparation du calendrier et des auditions.
Elle sera animée par Olivier DUGRIP, Recteur de la région académique d’Auvergne-Rhône-Alpes et Aziz JELLAB Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche.

- Le GT3 posera la question :
« Comment améliorer le taux d’accès à l’emploi après le diplôme ? »
Il sera co-animé par Olivier FARON, Recteur de l’académie de Strasbourg et Jean Michel PAGUET, Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche.
La première séance débutera le 18 novembre et s’intéressera à la problématique de l’insertion professionnelle dans les LP, à l’établissement d’un état des lieux sur la question de l’insertion professionnelle des titulaires d’un diplôme professionnel et sur la prise en compte de la question de l’insertion professionnelle dans le cadre de la TVP.

- Le GT4 réfléchira sur la question suivante :
« Comment donner des marges de manœuvre aux établissements tout en veillant au caractère national des diplômes ? »
Il débutera ce lundi 7 novembre et sera animé par Anne BISAGNI-FAURE, Rectrice de la région académique Nouvelle-Aquitaine, Rectrice de l’académie de Bordeaux et David HELARD, Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche.
Ce GT s’interrogera sur les regards que portent les différents acteurs sur les marges d’autonomie d’un établissement et si l'E.P.L.E. doit/peut être un véritable espace autonome de l'action pédagogique.

Donner la liberté de parole et de réflexion à la trentaine de personnes qui constitue chaque groupe est une chose mais entendre réellement les arguments et les pistes d’action à entreprendre en est une autre. Pour rappel, le SI.EN réclamait avant toute autre réforme d’envergure du lycée professionnel un bilan concret, détaillé et objectif de la TVP, ce qui n’a jamais réellement eu lieu.
Le « bilan » qui nous a été présenté lors de cette journée d’installation nous apparaît comme une présentation quelque peu partiale ne dévoilant nullement sur quelles bases, quels témoignages, quel échantillon elle est étayée.

En effet, il y a été relevé la plutôt bonne appropriation de la TVP par l’ensemble des lycées professionnels et des résultats "encourageants" sur la co-intervention ou le chef-d’œuvre. A part deux petits bémols sur le « grand oublié » qu’est l’AP et sur les familles de métiers, il semble que tout aille pour le mieux pour les rédacteurs de ce bilan.
Or, les remontées de terrain de nos adhérents ne sont pas aussi enthousiastes. Incontestablement, des points positifs de la TVP sont à souligner mais n’eût-il pas été plus intéressant de pouvoir échanger sur la TVP au sein des 4 GT afin de pouvoir tirer un réel bilan objectif de la part de ceux qui la mettent en œuvre au quotidien ?
Le SI.EN veillera à apporter aux membres de ces groupes tous les éclairages nécessaires et les compléments d’information sur le bilan jusque-là présenté lors des réunions des GT.

Notre ligne de conduite reste inchangée : dialoguer oui, mais si les partenaires sont réellement ouverts aux échanges.
Par conséquent, le SI.EN – UNSA, s’il salue la volonté de dialogue et de partage sur la réforme à venir du lycée professionnel, n’en est pas moins vigilant quant :

- au devenir des enseignements professionnels suite à l’augmentation des PFMP,
- à la qualité des viviers –entreprises et la formation des tuteurs –entreprises afin qu’une véritable co-éducation s’instaure pour ne plus voir, comme trop fréquemment, des stages cantonnant l’élève à une fonction d’exécutant … et ce, pendant 22 voire 33 semaines,
- au fait qu’instaurer une information aux métiers en 5ème nécessite d’en expliciter la mise en œuvre de cette mission. Sur qui reposera la charge de cette mission ? Sera-ce le professeur principal ? Le conseiller d’orientation ? L’équipe pédagogique dans son ensemble ? Cela nécessite une formation de qualité préalable et l’absence de précipitation pour mettre en œuvre ce dispositif dès la rentrée de septembre 2023.

Comme toujours, le SI.EN-UNSA souhaite la réflexion, la discussion, la co-construction mais garde toujours à l’esprit cette idée essentielle de notre fédération : pour quelle plus-value ?
- pour quelle plus-value des élèves, lorsque les entreprises sont défaillantes et ne forment pas ?
- pour quelle plus-value, lorsque les inspecteurs IEN-ET-EG-IO sont accaparés par des tâches administratives éloignées de leur cœur de métier ?

On ne peut que trop se rappeler du Grenelle précédent, où palabres et auto-satisfécits n’ont malheureusement débouché que sur de grandes incantations sans réelles valeurs ajoutées.

Cette réforme du lycée professionnel devra impérativement se faire en parallèle de la redéfinition de nos missions et de nos priorités pédagogiques. Nous ne pourrons relayer une nouvelle réforme conséquente auprès des équipes pédagogiques avec un tel niveau d’épuisement professionnel.

Afin de pouvoir relayer le fruit de votre réflexion, vos revendications et vos propositions, en amont de ces groupes de travail, nous vous remercions de bien vouloir contacter votre représentant académique second degré ou d’échanger directement sur notre site.

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