Après échanges sur le terrain avec vous, représentants des diverses académies, le SI.EN-UNSA se réjouit d’un texte aussi empli de bonnes intentions.
Qui ne saurait partager les vœux d’une voie professionnelle évoluant vers des campus modernes et accueillants, qui rassemblent, engagés dans une dynamique d’innovation et de co-construction pour de jeunes professionnels performants, aux côtés des entreprises, des chercheurs, des branches professionnelles et coopérant avec les régions ?
Qui rejetterait l’idée de réseaux d’établissements bienveillants et collaboratifs, proposant divers parcours de formation, personnalisés et modulables et en lien avec l’étranger ?
Qui ne serait d’accord avec la nécessité d’acteurs de l’orientation plus proches pour une orientation qui soit plus en lien avec les territoires, selon les besoins et compétences de chacun ?
Qui ne souhaiterait une offre de formation qui propose de réelles perspectives aux élèves, une offre de formation adaptée aux besoins des territoires et qui soit en phase avec les grandes mutations de demain ?
Dans ce recueil de bonnes intentions, le SI.EN-UNSA partage de nombreux points, allant de l’intégration de la voie d’apprentissage au sein de campus, à la mise en place d’une pédagogie de projet, le tout dans une ouverture clairement affichée vers l’Europe et l’international.
Il est en effet aujourd’hui nécessaire que nos jeunes deviennent des professionnels qualifiés, entreprenants et innovants mais également qu’ils œuvrent au déploiement du savoir-faire français.
Pourtant, nous nous interrogeons.
Tout cela est bien mais ces bonnes intentions manquent d’éléments précis, clairs et… qu’en est-il de la mise en œuvre ?
Qu’en est-il de l’affichage d’une voie de réussite, d’excellence, lorsque les éléments clivants sont maintenus ?
Comment valoriser lorsque l’on continue de cloisonner (une découverte professionnelle non pas pour tous mais pour quelques-uns, une gestion différente des élèves selon leurs résultats ou ambitions, des disciplines considérées plus nobles que d’autres) ?
Comment valoriser lorsque la voie professionnelle est le plus souvent réservée aux élèves en difficulté ou à besoins particuliers, pour des métiers qui requièrent souvent responsabilité et exigence ?
Qu’en est-il de la mise en œuvre concrète des enseignements? De l’annualisation évoquée des services ?
Qu’en est-il de la mise en œuvre de la mixité des parcours qui permet aux jeunes d’adopter différents statuts tout au long de leur formation ? Qui en seront les acteurs, les professeurs, les inspecteurs ? Sous quel.s statut.s ?
Pourra-t-on enfin œuvrer en tant qu’experts d’une filière ou d’une discipline, au sein d’un grand corps d’encadrement pédagogique, sans avoir à s’interroger, entre IEN-ET et EG et IA-IPR, sur qui pilote qui ou quoi ?
A ce jour, nous, les inspecteurs du SI.EN-UNSA sommes dans l’attente.
Nous savons œuvrer dans un pilotage partagé et dans un esprit de co-construction aux côtés des PerDir.
Nous savons accompagner les équipes enseignantes dans des formations qui permettront une mise à jour de leurs compétences.
Nous savons valoriser ces mêmes enseignants qui ne ménagent souvent pas leur temps et leurs efforts.
Nous savons mettre en place et piloter des actions pour faciliter la mise en œuvre de la mixité des publics.
Nous savons créer des liens efficients avec les divers partenaires, y compris à l’étranger.
Mais, au-delà d’être de loyaux porteurs de la politique ministérielle, nous exigeons d’être associés en tant qu’experts dans le pilotage, la rénovation de ces diplômes, dans la reconfiguration des cartes de formations, aux côtés des branches professionnelles, des régions et des entreprises.
Nous militons pour des formations et diplômes adaptés qui répondent mieux aux attentes des élèves et aux besoins des professionnels et nous voulons intégrer les groupes de décision, pour la mise en œuvre des enseignements, de l’orientation et de l’accompagnement.
Pour un lycée professionnel qui soit enfin une véritable voie d’excellence.