Tout d’abord, bravo pour l’article de Michel Volckcrick dans le n° 106 du bulletin sur le rapport du HCE. Et maintenant, deux questions.
1° - Sur le nouveau temps scolaire : on va récupérer deux heures le samedi que les enseignants consacreront aux élèves en difficulté. Mais quand ?
Fera-t-on revenir dans une école quasi vide lesdits élèves ? Eux qui ont déjà des difficultés entraînant souvent des rejets de l’Ecole, on va les y ramener seuls ? Ils vont le prendre bien ? Ridicule ! En outre, avec quels transports scolaires ? Les municipalités vont payer un taxi ?
Autre possibilité : après la classe, en semaine. (Cela ne règle pas le problème des transports !) Mais je croyais que la journée de classe française était trop chargée ? Et c’est là qu’on requerra toute l’attention d’élèves en difficulté donc plus fatigables que les autres ?
Décidemment, cette mesure a bien la marque du moment dans l’Education nationale. Elle est inefficace donc stupide. Une de plus.
Vieux (très) retraité, j’ai connu les classes de perfectionnement, dénigrées parce que ségrégatives et qu’on a donc fermé à tour de bras et avec bonne conscience. Ce qui a bien arrangé les ministres de l’Education nationale successifs, car cela a permis de récupérer des classes à faibles effectifs. Ce sont elles qu’il faut re-créer pour que, dans des conditions particulières et favorables, les élèves puissent surpasser leur handicap sur le même temps scolaire que leurs camarades. (Relire Meirieu !)
2° - Quant à la formation des enseignants, quand va-t-on comprendre qu’un professeur du 1er degré est polyvalent et que donc une partie de ses études (la dernière année de licence par exemple) doit être polyvalente et pas seulement quelques moments largement insuffisants. Je pourrais disserter sur ce sujet pendant longtemps car dans le Calvados, avec notamment CRUCHET et MARIS nous avions, dès 1968, réfléchi au problème de futurs instits-profs donc licenciés.
Une courte anecdote pour finir :
Dans un CP, la directrice et une stagiaire spécialiste en linguistique. Lundi, un élève arrive avec une heure de retard,
- la directrice : « Eh bien ! Qu’est-ce que ce retard ? »
- L’élève : « hier, c’était l’anniversaire de ma mère, elle était bourrée et ce matin elle ne s’est pas réveillée. »
La directrice : « Assois-toi, on verra plus tard.» A la récré, la stagiaire : « pas d’accord ! Il fallait continuer à discuter ! Vous vous rendez compte de tout ce qu’on pouvait tirer du mot « bourrée » ?? !!
Vive les hauts spécialistes et la formation ! Ça va encore durer longtemps ?
Robert BOURDON
IEN retraité (Calvados)