Notre ami Andromède nous a écrit pour faire entendre son impatience de voir arriver le changement promis...

 

C'est dans les vieux pots qu'on fait... les drôles de soupes !

 Vous rappelez-vous ce slogan qui nous a tous fait rêver : "le changement, c'est maintenant" ? Certes, nous l'attendions ce changement. Cinq ans de mépris, cinq ans de couleuvres à avaler, cinq ans pendant lesquels furent foulées aux pieds les valeurs de solidarité et d'émancipation par l'Education, cinq ans au cours desquels les personnels éducatifs ont été malmenés et réduits à la portion pédagogique congrue, cinq ans de tensions et de démolition fébrile de l'Ecole que nous défendons...

 

 Il ne faut pas être surpris de notre impatience, ni de celle de tous ceux qui ont subi les discours ultra-libéralistes des fanatiques du pouvoir ! Pour certains de nos caciques locaux, une seule devise prévalait : "Plus sarkozyste que moi, tu meurs ; moins sarkozyste que moi, t'es mort !"

 Mais qui étaient ces épigones zélés ? Facile de les reconnaître : la plupart d'entre eux sont toujours en place ! Certes, il en est qui se sont racheté à bon compte une virginité toute républicaine. Ils "résistaient" en silence sans que nous ne nous en soyons rendu compte. Sommes-nous distraits parfois ! Mais après tout, qu'importe ! Soyons pragmatiques : ce n'est pas la Terreur que nous appelons de nos vœux, mais le Changement, celui qui nous a été promis, celui qui nous est dû... Il est des convertis de fraîche date qui veulent briller par leur adhésion à des idées qui nous sont chères. Nous n'avons aucune exclusivité et ne nous arrogeons aucun droit à juger. Bienvenue à eux et puissent-ils conserver leur fougue en évitant les dérives marranistes.

 Il est cependant d'autres potentats qui n'ont rien abdiqué, ni de leur attachement au dogme passé, ni de leur arrogance. Ils restent accrochés à leur poste et affirment avec morgue et indifférence la pertinence de leurs orientations. Faut-il le leur reprocher ? Certainement pas : celui qui affirme sa différence mérite peut-être plus de respect que celui qui serait tenté de devenir relaps !

 Mais comment accepter que pour d'obscures stratégies politiciennes le pouvoir en place tolère que des cadres supérieurs continuent en toute impunité d’affirmer, en actes et en paroles, que le changement n'est pas pour demain ?

 Dans sa majorité indiscutable, le peuple français a donné à son Président et à ses ministres tout ce dont ils ont besoin pour mener une politique à la hauteur de ses espoirs ; le faire attendre, c'est le déstabiliser et provoquer son incompréhension. Toute tergiversation serait coupable : la bonne soupe ne se fera pas avec les vieux potes... qui ne sont pas les nôtres !

 Nous sommes passés de l'espoir à l'attente, de l'attente à l'impatience, de l'impatience à l'irritation... Attention : la colère n'est pas loin !

 Andromède