Cela fait déjà 10 ans que la Loi d’orientation et de programmation pour la Refondation de l’école a admis le principe de l’inclusion scolaire. Ce principe, selon lequel l’école s’adapte aux besoins des élèves, et non l’inverse, est-il véritablement mis en œuvre par tous et partout ? Quels freins et quels leviers peut-on constater après cette première décennie d’existence ?

Inspectrice de l’Education nationale en charge de l’adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves en situation de handicap depuis bientôt quatre ans, je me considère comme une véritable cheville ouvrière de cette grande transformation de notre système scolaire.

Les enjeux sont considérables et ambitieux mais le train est en marche et s’accélère, allant parfois bousculer les pratiques, les habitudes, la conception même de l’enseignement. Ces élèves qui arrivent dans les classes avec des problématiques qui dépassent la difficulté scolaire viennent interroger tout cela.

Les réponses à apporter impliquent parfois un partenariat indispensable avec le médico-social ou le milieu sanitaire. Si bien que l’une des priorités est de permettre à ces cultures professionnelles de se comprendre, de s’apprivoiser aussi et surtout, dans le respect des compétences des uns et des autres, de se compléter pour apporter une réponse commune. Mais cela ne va pas de soi et l’IEN ASH œuvre au quotidien pour expliquer, conseiller, accompagner les acteurs de cette transformation et surtout former les enseignants pour qu’ils se sentent en confiance pour accueillir tous les élèves dans les meilleures conditions.

Pour répondre à ces attentes, les dispositifs se multiplient : UEEA, UEMA, UEE, EMAS…, de nouveaux métiers apparaissent comme les professeurs ressources, des groupes de travail et de réflexion se forment…En 10 ans, finalement, que de changements et de nouveautés, mais à l’échelle de l’histoire de l’école, ce n’est que le début et un jour l’école inclusive sera tout simplement l’école.

Solange, IEN du Sud

 

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