Dans le cadre des rencontres entre les syndicats de l’Unsa-Éducation et le ministère sur le dossier de l’école inclusive, qui s’est tenue ce 4 décembre 2023, voici le compte-rendu d’une nouvelle réunion du groupe de travail « école inclusive » de l’Unsa-Éducation, à laquelle le SI.EN a participé.
La réunion de ce jour était centrée sur la mise en œuvre des PAS, qui sont supposés remplacer progressivement les PIAL. UNSA-Education, SNPDEN et SIEN ont croisé leurs analyses sur ce nouveau dispositif.
Que retenir ?
D’une façon générale tous les participants sont unanimes pour pointer :
Le grand flou qui accompagne ce projet, comme si le ministère lui-même n’avait pas vraiment pris la mesure et les conséquences de cette mise en œuvre dont le calendrier lui-même est peu lisible. Bien des points clés de ce nouveau dispositif ne semblent ni définis, ni budgétés.
L’absence de lisibilité politique sur ce dossier complexe qui ne semble toujours pas prioritaire pour notre ministère hormis la question de la simple gestion de l’accompagnement humain, toujours en progression au fil des années.
D’une façon plus spécifique les échanges ont mis en relief :
➢ Le grand flou qui accompagne les nombreuses futures missions du coordonnateur, et leur extrême complexité, entre gestion des AESH, concertations avec les familles, appui aux enseignants, traitement des recours, animation de la commission…
➢ La grande inquiétude liée à la responsabilité des personnels dans les contentieux qui vont immanquablement surgir ;
➢ Le champ de compétences réel de la nouvelle commission et son articulation voire sa complémentarité avec les instances de la MDPH ;
➢ La question de la formation de l’ensemble des personnels et plus particulièrement l’absence d’une volonté d’engager un plan ambitieux de formation d’enseignants spécialisés alors que la situation est déjà très dégradée ;
➢ La coopération avec le secteur médico-social qui garde beaucoup trop de zones d’ombres pour identifier une réelle mise en œuvre telle qu’annoncée. Entre postes réellement créés et autorité fonctionnelle, cette coopération ne semble pas pour l‘heure entrer dans une dimension opérationnelle. Pour autant, un dialogue avec le ministère de la santé semble exister, ce qui n’était pas le cas auparavant.
En résumé
Cette mise en œuvre des PAS nous apparait trop peu claire et opérationnelle, ajoutant de nouvelles strates décisionnelles dans un paysage déjà complexe, sans réelle articulation ou complémentarité avec des opérateurs déjà débordés. Les sources d’inquiétude sont nombreuses et légitimes.
Notes de Patrick P. pour le SIEN-UNSA