Que les gourmands se réjouissent ! De sa lointaine galaxie, Andromède a entendu les rumeurs de la polémique et, vous le connaissez, il n'a pas résisté à l'envie de prendre sa plume pour faire entendre son avis sur la question...
C'est donc à la ministre que notre ami a choisi de s'adresser, nous chargeant de lui transmettre ces quelques lignes :
Lettre d’Andromède à Madame la Ministre de l’Education Nationale – 6octobre 2015
Madame la Ministre,
Lors de votre visioconférence du 30 septembre vous avez évoqué le rôle essentiel que doivent jouer les corps d’inspection dans les nécessaires évolutions de notre système éducatif, et en particulier dans la réforme du collège.
Au cœur de cette réforme, le renforcement de la liaison entre l’école et le collège est un véritable défi car le rapprochement de ces deux mondes culturellement si éloignés passe indiscutablement par un vrai travail d’équipe de deux corps d’inspection, IEN et IPR, qui assurent les mêmes missions et les mêmes responsabilités.
En permettant l’accès des IEN aux mêmes perspectives de carrière que celles des IPR, non seulement vous apportez la reconnaissance de cette égale dignité, mais surtout vous ouvrez la voie à une coopération qui s’exercera désormais plus sereinement, débarrassée enfin de ces connotations hiérarchiques totalement contre-productives entre IEN et IA-IPR.
Si le SI.EN soutient sans réserve les évolutions qui sont engagées, ce n’est pas dans l’espoir servile d’une récompense sonnante et trébuchante mais parce que ces évolutions, nous en sommes convaincus, répondent à une exigence que notre organisation syndicale considère comme déterminante pour l’avenir de l’Ecole.
A la lecture des réactions à votre visioconférence, on voit pourtant que cette conviction n’est manifestement pas partagée par tous et en particulier par ceux qui, perdant tout sens de la dignité de leur fonction, n’hésitent pas à affirmer publiquement qu’en l’absence d’évolution indiciaire ils refuseront de s’engager dans la réforme du collège. Ils parlent de loyauté, de leur souhait de travailler avec force et conviction à la conduite du changement… mais il faut en payer le prix !
Et pour bien montrer le peu de considération qu’ils ont vis-à-vis de cette réforme, ils expliquent que, pour stimuler leur envie de s’y investir, il leur faudrait quelque menue monnaie pour les inciter à choisir entre des tâches multiples et toutes si essentielles !
Aurions-nous affaire à des mercenaires prêts à se mettre au service de n’importe quelle cause pour peu qu’ils soient rémunérés en conséquence ?
Rassurez-vous, Madame la Ministre, la réalité est plus prosaïque car vous savez bien que les IPR sont des cadres du système éducatif qui perçoivent une rémunération tout à fait honorable avec une fin de carrière appelée pudiquement hors échelle B…
Leur exaspération ne vient pas de l’absence de revalorisation indiciaire qu’ils reconnaissent d’ailleurs ingénument avoir eue il y a peu. Ils sont choqués en fait parce que les avancées obtenues par les IEN en font quasiment des égaux…
Quelle horreur ! Il ne manquerait plus que les IEN revendiquent eux-aussi le noble titre d’inspecteur d’académie et ce serait assurément la fin du monde (enfin de leur monde…). Persuadés que vous n’aurez pas la cruauté de leur infliger cet affront, nous tenons, Madame la Ministre, à vous assurer de toute notre considération, mais si d’aventure vous osiez vous hasarder dans cette voie, vous auriez en outre tout notre soutien !