Une nouvelle fois, force est de constater une certaine cacophonie dans la communication ministérielle avec toujours les mêmes conséquences : la désorganisation sur le terrain et une évidente surcharge de travail pour les inspecteurs !
Evaluation des écoles et des établissements, entre flou et dysfonctionnements
Rappelons que le SI.EN UNSA a soutenu le projet initial présenté par le CEE, projet à l’élaboration duquel nous avons même participé en apportant notre contribution, nos observations et suggestions ayant été largement reprises par nos interlocuteurs.
La crise sanitaire a malheureusement eu un fort impact sur le processus émergeant, toutefois les plus grosses difficultés n’ont vraiment commencé à apparaître qu’à partir du moment où la préoccupation a davantage été de faire remonter des données quantitatives que de développer une nouvelle culture de l’évaluation, plus participative et plus ouverte. Si les premières réalisations dans le second degré avaient montré l’intérêt de croiser les regards des évaluateurs pour une analyse plus fine de la situation d’un établissement, force est de constater que la suite logique de cette évaluation, qui devait se concrétiser à la fois dans l’élaboration d’un projet d’établissement et dans la mise en place des formations identifiées comme nécessaires par l’équipe d’établissement et par les évaluateurs, n’a jamais pu être réellement mise en œuvre.
Nous avons aussitôt signalé ce problème et nous nous sommes félicités de l’écoute de nos interlocuteurs, mais rien n’a vraiment évolué par la suite. Pire, nous avons dû faire ressortir des problèmes locaux avec des contraintes toujours plus fortes pour les inspecteurs et une efficacité de moins en moins évidente.
La situation s’est encore complexifiée avec l’extension du protocole au premier degré. Les modalités, les finalités et le suivi des évaluations y sont encore plus problématiques et conduisent souvent à des dispositifs où le ridicule le dispute à l’inefficace. Dans un tel contexte, nous ne sommes plus en mesure de soutenir l’intérêt de la démarche et c’est ce que nous avons récemment expliqué à la présidente du CEE. Nous ne remettons pas en cause notre analyse initiale, mais nous ne reconnaissons plus le projet auquel nous avions adhéré.
Cette position du SI.EN se retrouve au sein de notre fédération (voir le communiqué co-signé par les secrétaires généraux des syndicats concernés). Face aux multiples tensions émergeant du terrain, le ministre a choisi d’assouplir la programmation pendant le premier trimestre. Des précisions restent toutefois nécessaires. Il est clair aujourd’hui que seules les écoles volontaires pourront faire l’objet d’une évaluation au cours de ce trimestre. Nous recommandons aux inspectrices et aux inspecteurs d’éviter scrupuleusement toute forme de pression en direction des équipes pédagogiques. En revanche, l’articulation envisagée entre les évaluations et les débats prévus pour cet automne, semble difficile à organiser. Les objectifs de ces deux modalités restent pourtant largement comparables, puisqu’il s’agit en particulier de s’appuyer sur ce travail réflexif pour concevoir un projet d’école ou d’établissement.
Évaluation des écoles et des établissements : ni travail en plus, ni travail pour rien
Ivry sur Seine, le 8 septembre 2022, Bruno BOBKIEWICZ, secrétaire général du SNPDEN-UNSA Jean-Marc BOEUF, secrétaire général A&I UNSA Stéphane CROCHET, secrétaire général du SE-UNSA Dominique POUCHAIN, secrétaire général du SN2D-UNSA Patrick ROUMAGNAC, secrétaire général du SIEN-UNSA |