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Si l’idée d’une école inclusive est séduisante parce qu’elle vise à développer chez tous les élèves un sentiment d’appartenance à une communauté éducative qui accepte chacun avec ses différences, à renforcer l’estime de soi, à appréhender de nouvelles modalités d’apprentissages avec des objectifs personnalisés correspondant au parcours scolaire de chacun, il n’en demeure pas moins qu’il y a des freins et que cela peut générer des incompréhensions qui peuvent avoir de graves répercussions sur la scolarité des élèves et l’ensemble de la communauté éducative.

L’inclusion scolaire c’est à la fois un enjeu fort et un véritable défi pour tous qui doit conduire les enseignants à remettre en cause leurs gestes professionnels, à requestionner leur pratique afin de trouver les réponses les plus adaptées possibles pour inclure les élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP) dans le système d’apprentissage existant. Un accompagnement à ce changement est nécessaire, il passe par la formation des enseignants, celle des AESH, formation trop souvent réduite à une peau de chagrin voire inexistante ! Et voilà un premier écueil : la formation !

Il passe aussi par une information éclairée des familles car ces dernières ne doivent pas être leurrées, l’école inclusive ne veut pas dire que tous les élèves peuvent suivre une scolarité ordinaire même avec des aménagements, raison pour laquelle de nouveaux dispositifs d’accompagnement spécifiques voient le jour. Et voilà un second écueil : l’information aux familles !

Sans vouloir faire une liste à la Prévert, tous les clignotants ne sont malheureusement pas au vert.

IEN 1er degré depuis plus de 20 ans en éducation prioritaire, l’accompagnement des EBEP est une préoccupation quotidienne dans ma circonscription. Fort heureusement, dans de nombreux cas les adaptations et les aménagements sont fructueux mais malheureusement parfois c’est mission impossible. Il faut quand même garder le cap, accompagner, convaincre, soutenir …. même si nous – même ne sommes pas toujours convaincus. Au fil du temps, j’ai plutôt l’impression d’éteindre le feu et j’en perds mon cœur de métier.

Illustration
Cette année dans une école qui accueille environ 350 élèves arrive un enfant de 8 ans d’un autre département. Il est inscrit dans sa classe d’âge CE2 sauf que nous allons de découverte en découverte. Cet enfant ne parle pas, ne sait ni lire ni écrire, est violent. Il crie, il tape, il mord, il jette tout sur son passage quand il est contrarié.
Les parents sont invités à une première équipe éducative et là on apprend qu’il était scolarisé en IME mais cette famille estime qu’il doit être scolarisé à temps plein en CE2 parce que l’IME « ça n’est pas bien » (selon eux). Le PPS est revu en urgence…. Bref, je passe de nombreux détails. Les fiches « Faits établissements » pleuvent, SST également sans compter des réunions partenariales diverses et variées qui s’enchaînent pour trouver l’aménagement le plus propice qui se solde par une scolarité réduite et aménagée, faute de mieux. Les parents saisissent alors le tribunal administratif en référé, s’ensuit alors la constitution d’un dossier avec les services juridiques du rectorat etc. La requête des parents est finalement rejetée par le juge et comme un référé peut en cacher un autre, rebelote la semaine d’après pour le petit frère. Et, on recommence… Que de temps perdu, que de souffrance aussi avec des émotions exacerbées chez les uns et les autres ; souffrance de l’enfant qui n’est pas à sa place, souffrance des autres élèves qui n’avancent pas dans les apprentissages sur les temps où l’enfant est dans la classe, souffrance des enseignants, des AESH, de la directrice de l’école et des parents qui persistent mais ne comprennent pas.
Et là, qui doit gérer ? L’IEN bien sûr qui se sent démuni et bien seul dans le navire car personne n’a de solutions. Alors, il faut faire preuve de créativité, user de son pouvoir de persuasion et endosser de multiples rôles avec une boîte à outils qui a parfois des outils limités.

Alors oui pour l’école inclusive mais avec de véritables moyens !

Fab.IEN Éducation prioritaire

 

4pompier

L’école pour tous est une ambition louable et légitime, encore faudrait-il disposer des moyens de mise en œuvre à la hauteur. Entre le manque cruel d’AESH, les notifications MDPH en hausse pour des accompagnements individuels, les élèves présentant de plus en plus de conduites instables voire dangereuses, les partenaires spécialisés (ITEP, IME,….) qui se disent saturés, la souffrance des enseignants et des élèves dans les classes, les directeurs qui appellent à l’aide, les parents et les élus qui montent au créneau pour se plaindre, les IEN CCPD sont constamment sollicités voire malmenés.

Morceaux choisis de témoignages d’IEN CCPD :

« Nous passons la plupart de notre temps à essayer d’accompagner les équipes ! « Essayer » oui, car sans AESH à affecter, sans enseignants suffisamment formés, les situations deviennent explosives. Quelles sont alors nos marges de manœuvre ? Nous rassurons tout en sachant que nous n’avons pas de réponse à apporter ! Nous faisons patienter puis finissons par faire du saupoudrage avec les heures d’accompagnement ».

« Je passe un temps fou à répondre à des fiches SST et aux faits établissement qui mettent en avant des comportements violents d’élèves. Certains sont en attente de notification MDPH (les délais sont très longs). Pour d’autres, malgré la notification, nous ne pouvons répondre, ni à l’orientation spécialisée faute de place, ni à l’accompagnement humain, faute de moyens, mais il nous faut en qualité d’IEN rassurer, accompagner… Comment ? Les partenaires qui peuvent être sollicités sont tous submergés par les demandes ».

« Beaucoup d’enseignants réclament une formation réelle pour répondre à ces publics, mais entre les différents plans, les évaluations externes, les difficultés de remplacement sur temps scolaire, le manque de formateurs, c’est impossible ! ».

« Les places en ULIS sont aussi une réelle problématique ! Les ULIS collège sont parfois saturées et de fait, les élèves de primaire qui ne peuvent pas y entrer, faute de place sont maintenus en ULIS école. Mais quid des élèves notifiés ULIS école placés sur une liste d’attente qui s’allonge ? Entre l’impossibilité d’accueil en milieu spécialisé et en ULIS collège, les écoles primaires deviennent des antichambres, des salles d’attente et ne répondent pas aux besoins des élèves ».

« Avec le décret paru le 16 août 2023, des parents mais aussi des enseignants font pression sur les directeurs pour qu’ils en fassent usage afin de faire changer d’école des élèves en situation de handicap dont le comportement violent met en danger les autres élèves. L’IEN doit alors « faire bouclier » pour que soient respectés les droits de ces élèves mais aussi trouver des solutions avec les directeurs pour apaiser les tensions ».

« Des similitudes existent avec la lutte contre le harcèlement ! Des parents saisissent les directeurs ou la plate-forme harcèlement pour se plaindre du fait de la répétition de crises ou de violence. L’IEN CCPD, en sa qualité de pilote de l’équipe ressources pHARe mobilise beaucoup de temps et d’énergie pour accompagner le protocole, assurer le suivi, saisir les partenaires… ».

Et au final…
Quelle est réellement la mission de l’IEN-CCPD au service de l’inclusion ?
- Accompagner les équipes pour rendre l’inclusion efficiente ?
- Outiller les enseignants pour répondre aux besoins éducatifs de chaque élève ?
- Assurer le parcours scolaire des élèves ?

NON ! notre mission est de « faire le bouclier » entre l’institution et le terrain, les équipes pédagogiques et les parents, l’institution et les familles voire les élus et tout cela au détriment du cœur de métier… voire de notre santé ! »

Des IEN-CCPD du 67 et du 68

 

3bouclier

Mardi 10 octobre 2023, un message s’affiche sur le téléphone portable : « Madame l’Inspectrice, j’ai besoin d’échanger avec vous, quand puis-je vous appeler ? »
Ritournelle habituelle.

Madame A est coordonnatrice d’un des 3 PIAL de la circonscription : « 48h, il nous manque aujourd’hui 48h pour couvrir les besoins des élèves en situation de handicap sur le secteur ».
En juillet nous avions pourtant tout organisé, l’ensemble des besoins était couvert. Oui, mais, c’était sans compter sur :
- les notifications MDPH arrivées durant l’été,
- les élèves ayant déménagé et surtout emménagé sur le secteur,
- les AESH ayant trouvé un emploi plus rémunérateur ou ayant simplement décidé de jeter l’éponge, de laisser tomber ce métier précaire, qu’elles occupent sans formation, et qui ne les rémunère pas à la hauteur de ce qu’elles engagent comme énergie.

Bref, un sacré bazar s’est glissé dans les magnifiques tableaux Excel propres et nets de début juillet.
Nous nous penchons encore sur ces vilaines grilles, sélectionnant les heures attribuées aux élèves, essayant d’associer AESH et élèves, et tentant vainement d’avoir une attention pour la RH. Et les besoins éducatifs particuliers des élèves me direz-vous ? Vaste fumisterie que cette belle expression, pourtant porteuse de si belles intentions… Et j’en veux pour preuve la suite :

Appel de l’IEN aux services chargés du recrutement des AESH :
- « Mme Carré, (ou Cubique ?), le PIAL est en difficulté, nous aurions besoin de 2 à 3 AESH supplémentaires pour couvrir les besoins, »
- « Mais Mme l’Inspectrice, si je regarde les tableaux transmis, vous êtes à +2. »

L’explication donnée est hallucinante :

- « Les AESH en congé longue maladie et en congé maternité sont comptabilisées dans les moyens disponibles »,
- « Ah oui mais elles ne sont pas disponibles ! »,
- « C’est ainsi, puisqu’elles ne sont pas remplacées… »,
- « Mais elles ne sont pas présentes et je ne peux donc pas les mobiliser ! »,
- « Et puis vous couvrez les besoins des élèves notifiés AESH mutualisée à hauteur de 6 heures, c’est 3 heures maintenant. »

Et là, le service dédié, certainement sur ordre hiérarchique, a décidé d’imposer le volume horaire d’accompagnement de ces élèves et n’en a informé… personne !!!
Les bras m’en tombent, la mâchoire se décroche, ma petite voix intérieure me glisse (clin d’œil à mes amis du grand Nooord, les initiés comprendront) : « Ferme eut bouc tin nez y va caire eud dan ».
L’argumentaire est censé me convaincre ; « débrouillez-vous » avec les moyens que l’on vous donne et ne venez pas me parler de contraintes de territoire, ni d’humain surtout, surtout pas d’humain, vous m’embrouilleriez les neurones ! Je ne suis pas programmée pour répondre à cela !

Bon, bon, bon, je cherche la baguette magique que l’on a certainement glissée dans les magnifiques diaporamas présentés à l’IH2EF sur l’école inclusive. Je ne la trouve pas, un oubli sans doute !

Lundi 16 octobre : appel de Mme Carré (si, vous savez, la dame des services…) : « Mme l’Inspectrice, nous venons de recevoir une mise en demeure de la famille de Léna H., vous devez absolument assurer son accompagnement à hauteur de 24h… ». Les bras m’en tombent, la mâchoire se décroche et ma petite voix intérieure me glisse (vous avez compris…) !
Bon, puisque je dispose de 4 AESH fantômes, je vais bien pouvoir attribuer l’une d’entre elles à l’accompagnement de Léna !
Vendredi 24 novembre : nouveau message d’une directrice : « Madame l’Inspectrice, j’ai besoin d’échanger avec vous, quand puis-je vous appeler ? »

Ritournelle grinçante.
« Julien, 4 ans, présentant des troubles du comportement, violent avec les autres enfants, vient de jeter une chaise sur un autre élève alors que nous étions à la bibliothèque municipale, a violenté son AESH qui tentait de le maîtriser, et s’est précipité à l’extérieur en courant. Nous avons réussi à le ramener mais l’équipe est sous le choc, les élèves traumatisés, et nous ne savons plus comment faire avec cet élève. »
Honnêtement, moi non plus ! Je n’ai toujours pas retrouvé cette fameuse baguette magique…
Mais je ne le dis pas, je compatis, j’accompagne pour la 25ème fois cette équipe : faits établissements, déplacement de la psyEN, rencontre avec la famille solidement installée dans le déni. Malgré l’accompagnement par l’ensemble de l’équipe de circonscription et les partenaires, les tentatives pour mettre en place différents outils qui lui permettraient de gérer au mieux sa frustration, nous sommes démunis face au comportement de cet enfant qui souffre, des élèves de la classe qui souffrent, de l’équipe qui souffre mais qui pourtant s’accroche. Rien, nous ne disposons d’aucun dispositif efficace qui permette de sécuriser le parcours de cet élève (et des autres élèves de la classe par la même occasion)… Ecole inclusive, oui, à tout prix, mais à quel prix ?

Jeudi 11 janvier : rendez-vous de carrière programmé dans la classe de Mme M. 9ème échelon, PE expérimentée, un très beau moment de vie de classe. L’entretien fait état de solides inquiétudes quant à l’inclusion de Stan, élève pour lequel un diagnostic TSA a été posé, associé à un TDAH et qui ne dispose que (?) de 12h notifiées. « C’est dommage Mme l’Inspectrice, il est absent ce matin, vous auriez pu me conseiller. » Malgré mes différentes tentatives pour recentrer le propos autour de la maîtrise des compétences professionnelles, elle a besoin de déballer, alors déballons… « Vous savez, il est quand même très difficile de rester calme et d’assurer les apprentissages sereinement quand un élève vient vous lécher les jambes ! ». Une nouvelle fois je compatis, questionne et tente d’apporter les conseils attendus. Il faudra que je vérifie, il doit y avoir un grimoire dans les magnifiques diaporamas, je suis certainement passée à côté. Pourvu qu’ils n’aient pas oublié de me le laisser.

Lundi 22 janvier : nouveau message : « Madame l’Inspectrice, j’ai besoin d’échanger avec vous, quand puis-je vous appeler ? » Irritante ritournelle.
Mme A, coordonnatrice du PIAL, « Il nous manque 18h, j’ai contacté le coordo second degré mais cela s’annonce difficile, les AESH affectées au collège ne se déplaceront sur les écoles du secteur que sous certaines garanties (proximité du domicile, possibilité d’arriver après l’heure de début de classe pour accompagner leurs enfants à l’école, assurance de pouvoir retrouver leur poste au collège à la rentrée). » Pardon ? Allez, je retourne au front auprès du principal de secteur, repositionnons les modalités de fonctionnement du PIAL.

Mardi 23 janvier : Sujet réglé ! Ouf ! Nous avons « trouvé » ces 18h, pourvu qu’il ne nous tombe pas une mise en demeure dans 2 jours…
« Au fait ! Mme A, où en sommes-nous de l’accompagnement des élèves disposant d’une notification mutualisée ? » « Mme l’Inspectrice, aujourd’hui nous n’accompagnons qu’à hauteur de 1h30… ».
Bon, bon, bon, je me raccroche les bras et la mâchoire, peut-être que la mise en œuvre des PAS assurera à chacun des élèves en situation de handicap, la possibilité de bénéficier de la compensation nécessaire à ses besoins éducatifs particuliers. Optimisme, quand tu nous tiens !!!

Hermione – IEN CCPD –
Sorcière à ses heures perdues, sans baguette ni grimoire…

1Sorciere

Avant d’entrer dans le sujet de cette lettre d’information, je propose d’étudier le caractère fongible du « chef-d’œuvre » dans le temps. À l’origine, un travail de réception des compagnons du devoir. Aujourd’hui, un machin d’affichage, casse-tête des copains de classe en sections professionnelles. Pour le premier, un rituel initiatique chargé de sens, celui censé toucher l’âme. Pour le second, un élément de langage de plus en moins, pour partie vide de sens. Historiquement, le « chef-d’œuvre » était l’accomplissement, la sublimation, d’un chemin vertueux. Il se commettait au sein d’un collectif structuré et structurant. Le « chef-d’œuvre » d’aujourd’hui se conclut par une note. Soupirs. Faire et évaluer versus s’approprier et sublimer.
Le « chef-d’œuvre » inclusif - si l’on peut croire en pareil dessein - cherche sa fonction, au milieu de tout cela, depuis l’initiative législative louable et ambitieuse de 2005, où le handicap individuel devait trouver sa place au sein d’un collectif accompagnant. Sauf que oui, mais quand même un peu non !

Au commencement, on accueillit un élève par école. Et chacun d’y mettre tout son cœur. On découvrait la collaboration pluridisciplinaire. Les portes s’ouvraient, les adultes s’apprenaient et tous les élèves se nourrissaient de la différence. C’était l’bon temps de l’inclusion artisanale, avec l’âme des compagnons du devoir…

Ensuite, on géra un élève par classe. L’obédience nationale structura les instances, consolida les outils, densifia l’accompagnement. On entrait dans l’ère industrielle, voire dans le temps classiquement connu et souvent irréversible de l’usine à gaz. On a tous cru qu’on allait y arriver, car on allait nous accorder le temps de l’humain, puisqu’on avait tiré les leçons du keynésianisme. Mais la demande explosa et la logistique ne suivit pas.

Alors les chaînes de montage commencèrent à se gripper. La gestion impossible d’un élève fit imploser une école par ici. Un enseignant référent s’asphyxia sous les dossiers par là. Un PIAL se retrouva fort dépourvu quand la disette des AESH fut venue. Et une famille se brisa face à l’absence de prise en charge de son petiot. Bref, toute la mécanique déconna sans qu’aucun n’écoutât l’appel de l’IEN à se hâter lentement, à considérer la complexité, à analyser plutôt qu’à s’entêter, à ouvrir les yeux plutôt qu’à masquer la triste réalité….

Le « chef-d’œuvre » inclusif auquel nous avons cru, croyons et croirons toujours s’est progressivement mué en quadrature. Faire plus avec moins, en affichant sourire et optimisme… Comme d’hab’, quoi !
Mais que personne ne s’inquiète, en 2024, la situation est sous contrôle et les solutions arrivent ! Changements d’acronymes, mutualisation des moyens déjà mutualisés, structures fleurissant comme pivoines sous la neige, rapidité / qualité en chaque lieu et toutes ces sortes de biais médiatiques. Ayeeeez, cooonfiaaaance !

Le « chef-d’œuvre » inclusif n’est pas une vue d’esprit. Il est (encore) possible collectivement. Mais pour cela, il faut d’abord écouter ceux qui le commettent au quotidien. Il faut du temps, il faut des gens, il faut de l’argent, il ne faut pas juste un pansement !

Karl, mais pas la gare feld, un fonctionnaire qui n’a pas (encore) le sentiment du devoir inclusif accompli…

mais ça va venir, parce que l’on y croit tous sincèrement !

 

2pivoines neige

Dans le cadre des rencontres entre les syndicats de l’Unsa-Éducation et le ministère sur le dossier de l’école inclusive, qui s’est tenue ce 4 décembre 2023, voici le compte-rendu d’une nouvelle réunion du groupe de travail « école inclusive » de l’Unsa-Éducation, à laquelle le SI.EN a participé.

La réunion de ce jour était centrée sur la mise en œuvre des PAS, qui sont supposés remplacer progressivement les PIAL. UNSA-Education, SNPDEN et SIEN ont croisé leurs analyses sur ce nouveau dispositif.
Que retenir ?

D’une façon générale tous les participants sont unanimes pour pointer :
Le grand flou qui accompagne ce projet, comme si le ministère lui-même n’avait pas vraiment pris la mesure et les conséquences de cette mise en œuvre dont le calendrier lui-même est peu lisible. Bien des points clés de ce nouveau dispositif ne semblent ni définis, ni budgétés.

L’absence de lisibilité politique sur ce dossier complexe qui ne semble toujours pas prioritaire pour notre ministère hormis la question de la simple gestion de l’accompagnement humain, toujours en progression au fil des années.

D’une façon plus spécifique les échanges ont mis en relief :
➢ Le grand flou qui accompagne les nombreuses futures missions du coordonnateur, et leur extrême complexité, entre gestion des AESH, concertations avec les familles, appui aux enseignants, traitement des recours, animation de la commission…
➢ La grande inquiétude liée à la responsabilité des personnels dans les contentieux qui vont immanquablement surgir ;
➢ Le champ de compétences réel de la nouvelle commission et son articulation voire sa complémentarité avec les instances de la MDPH ;
➢ La question de la formation de l’ensemble des personnels et plus particulièrement l’absence d’une volonté d’engager un plan ambitieux de formation d’enseignants spécialisés alors que la situation est déjà très dégradée ;
➢ La coopération avec le secteur médico-social qui garde beaucoup trop de zones d’ombres pour identifier une réelle mise en œuvre telle qu’annoncée. Entre postes réellement créés et autorité fonctionnelle, cette coopération ne semble pas pour l‘heure entrer dans une dimension opérationnelle. Pour autant, un dialogue avec le ministère de la santé semble exister, ce qui n’était pas le cas auparavant.

En résumé
Cette mise en œuvre des PAS nous apparait trop peu claire et opérationnelle, ajoutant de nouvelles strates décisionnelles dans un paysage déjà complexe, sans réelle articulation ou complémentarité avec des opérateurs déjà débordés. Les sources d’inquiétude sont nombreuses et légitimes.

Notes de Patrick P. pour le SIEN-UNSA

 

8GT

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